L’Ukraine au sommet de l’OTAN, Trump et Poutine à Helsinki, Les élections 2019

Situation dans la zone du conflit

Les affrontements ont duré tout le long de la ligne de démarcation, les combattants pro-russes ont tiré sur les positions des militaires ukrainiens à Krymske, Novolouhanske, Zaytseve, Mayorsk, Avdiivka, Vodyane, Pychtchevik, Chyrokine et Talakhivka, en utilisant, entre autre, des mortiers de calibre 82mm, interdits par les Accords de Minsk.

Anniversaire du MH 17. Les ministres des Affaires étrangères du G7 ont exhorté la Russie à “coopérer pleinement à l’enquête afin d’établir la vérité et de rendre justice aux victimes du MH17”. Les ministres des pays du G7 ont publié cette déclaration à la veille de l’anniversaire de la catastrophe qui a touché cet avion malaisien abattu le 17 juillet 2014 par des combattants pro-russes sur le Donbass occupé. Cette déclaration apparaissait à la veille de la rencontre entre Trump et Poutine, qui s’est tenue ce 16 juiller à Helsinki.


L’Ukraine au sommet de l’OTAN

Le principal message du président américain au sommet de l’OTAN a été la thèse sur la nécessité d’augmenter les dépenses pour le soutien militaire à l’OTAN et la fin des projets communs avec la Russie qui menace la sécurité de l’UE.

Perspectives dans les relations entre l’Ukraine et l’OTAN. Les documents finaux adoptés au sommet de l’OTAN la semaine dernière reconnaisent les perspectives euro-atlantiques de l’Ukraine. Cela est indiqué dans la déclaration du sommet de l’OTAN qui a eu lieu à Bruxelles. Le document stipule qu’une Ukraine indépendante, souveraine et stable, qui adhère fermement aux principes de la démocratie et de l’état de droit est une garantie de la sécurité euro-atlantique. Cependant, la perspective concréte d’adhésion à l’OTAN ne concerne que la Géorgie. Les experts estiment que cette formulation prudente concernant  l’Ukraine est liée à la réticence de la France et des Pays-Bas à l’égard de l’adhésion de l’Ukraine dans l’OTAN.

L’OTAN et la Constitution. À son tour, le président ukrainien Petro Porochenko a fait une déclaration publique sur son intention de fixer des aspirations de l’Ukraine à adhérer à l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord et sa désapprobation des projets européens impliquant la Russie dans la Constitution ukrainienne.

La rencontre de Porochenko avec Trump. Dans le cadre du sommet, les présidents américain et ukrainien se sont entretenus. «Nous avons discuté de la prochaine réunion du président Trump à Helsinki. La question du North Stream 2 a été discutée en profondeur, j’ai préparé très soigneusement le président Trump (à cet égard, Ed.)» a déclaré Petro Porochenko.


Entretien entre Trump et Poutine à Helsinki : à quoi s’attendre?

Le 16 juillet, une rencontre bilatérale entre les présidents américain et russe a eu lieu à Helsinki. Les analystes sont convaincus que non seulement l’avenir des relations entre Washington et Moscou en dépend, mais aussi la question de la sécurité mondiale en général. Pour la première fois, Poutine et Trump se sont rencontrés officiellement au sommet du G20 à Hambourg l’année dernière. Puis ils ont parlé pendant environ une heure. A en juger par leurs réactions, ils ont été satisfaits de cette conversation. En conséquence, la discussion d’Helsinki est la deuxième réunion plénière des présidents.

Entretien tête-à-tête. L’un des facteurs décisifs est que Trump et Poutine se sont rencontrés derrière des portes closes, en tête-à-tête. Dans un commentaire à Hromadske, Rikard Jozwiak, journaliste de Radio Svoboda à Bruxelles a déclaré: «Tout le monde a peur de cette réunion. Cela peut devenir la nouvelle conférence de Yalta, où deux personnes vont diviser, peut-être pas l’Europe, mais, au moins, l’Ukraine. Ça fait peur. Lors de cette réunion, les dirigeants de l’Ukraine et de l’Europe ne joueront aucun rôle. Les seuls participants à cette réunion sont des Russes qui s’assoient à la table avec le président américain qui les aime bien. Et, pire que tout, Trump et Poutine parleront seuls. Si j’étais un président ukrainien, je ne voudrais même pas y penser ».

Les sanctions américaines. Les sanctions américaines imposées à l’égard de la Russie pourraient-elle être soulevées ou, au moins, atténuées? Donald Trump n’a pas le droit de le faire seul, mais il peut promettre à Poutine d’engager une telle décision et de le soumettre au Congrès. En outre, Poutine et Trump peuvent se mettre d’accord sur une étape symbolique pour améliorer les relations. Après les expulsions billaterales des diplomates au cours des deux dernières années,  des missions diplomatiques pourront être restaurées.
Les entraînements de l’OTAN en Europe de l’Est. Les exercices militaires de l’OTAN en Europe de l’Est, en particulier en Pologne et dans les États baltes, constituent un autre aspect qui préoccupe la Russie. La question était particulièrement pertinente après le sommet de l’Alliance de l’Atlantique Nord. L’OTAN a exprimé ses craintes qu’après Helsinki, Trump puisse annoncer le gel du soutien militaire américain dans les pays européens. Au sommet de Bruxelles, les dirigeants européens ont essayé de le persuader de ne pas le faire.

Les prisonniers politiques ukrainiens. On ne sait pas si la question de la libération des prisonniers politiques ukrainiens retenus en Russie était soulevée lors de cette réunion. Après le sommet UE-Ukraine, le chef du Conseil européen Donald Tusk a déclaré qu’il demanderait aux Etats-Unis de mettre en avant le sort des prisonniers politiques ukrainiens. Le 13 juillet, à l’occasion de l’anniversaire d’Oleg Sentsov, Twitter a lancé un flash mob, dont les membres ont appelé Trump à aborder la question de la libération du cinéaste ukrainien à Helsinki.

Pas d’attentes particulières pour les résultats. Cependant, tel que rapporté par Reuters, John Bolton, conseiller de la Maison Blanche sur la sécurité nationale a déclaré que les Etats-Unis n’attendaient pas de «résultats concrets»  de cette réunion entre Trump et Poutine. «Nous avons demandé aux Russes et ils ont accepté que la réunion ne soit pas vraiment structurée. Nous ne prévoyons pas de résultats concrets» a dit Bolton. Il faut aussi se rappeler qu’aux États-Unis le président ne detient pas tout le pouvoir, toutes les décisions importantes doivent également être approuvées par le Congrès et le Sénat, y compris la levée des sanctions, un changement de position sur la Crimée ou la guerre en Ukraine orientale.


Les élections  2019

Le candidat du «Bloc d’opposition»: négociations. L’un des dirigeants du «Bloc de l’opposition», l’ancien chef du Bureau du président Victor Ianoukovitch, Serhiy Lyovotchkine serait en train de négocier pour créer un parti conjoint avec Rinat Akhmetov et Viktor Medvedtchouk pour participer aux prochaines élections présidentielles. Serhiy Lyovotchkine propose de choisir Yuriy Boyko comme le candiat à la présidentielle et d’aller aux prochaines élections législatives en se réunissant dans un seul parti.

Les évaluations. Aucun candidat à l’élection présidentielle ne remporte pour le moment plus de 10% du soutien de la population. Ceci est démontré par les résultats d’un sondage mené par l’institut de sondage GfK Ukraine. Ainsi, Ioulia Timochenko reste la plus populaire avec 10%, suivie par Vladimir Zelensky (7%), puis par l’ancien ministre de la Défense Anatoliy Hrytsenko et le musicien Svyatoslav Vakarchuk (6%). Le président par intérim Petro Poroshenko et le bloc d’opposition “Yuriy Boyko” et le chef du parti radical Oleg Lyashko n’ont que 5% des votes.