Situation dans la zone du conflit
Les troupes russes continuentde violer la trêve, en déployant des armes interdites par les accords de Minsk, notamment des systèmes d’artillerie de calibre 122 mm, des mortiers de calibre 120 mm et 82 mm, des lance-grenades, des mitrailleuses lourdes etc. L’ennemi a déployé des mortiers de calibre 120 mm, des lance-grenades, des mitrailleuses lourdes et des armes de petit calibre pour tirer sur les positions des militaires ukrainiens aux abords d’Orikhove. Le 18 janvier, suite à des tirs ennemis, un militaire ukrainien a été tué et dix autres blessés.
Le dernier vol: Les Ukrainiens ont dit adieu à leurs compatriotes tués dans le crash du Boeing en Iran
Un avion transportant les corps des Ukrainiens tués dans dans le crash du Boeing de l’UIA abattu en Iran a atterri à l’aéroport de Boryspil le dimanche 19 janvier vers 11 heures. La cérémonie d’adieu se déroule en présence du président Volodymyr Zelensky, du Premier ministre Olexiy Hontcharouk et du président de la Verkhovna Rada Dmytro Razumkov. Les cercueils transportant les corps des 11 Ukrainiens tués dans le crash ont été portés hors de l’avion. Vers 11 h 40, un corbillard avec les corps des victimes a quitté la piste de décollage et s’est dirigé vers le terminal de l’aéroport, où ils ont été accueillis par des proches et des collègues des victimes.
L’Ukraine oeuvrera pour que les circonstances du crash de l’avion de l’UIA qui s’est écrasé à Téhéran le 8 janvier soient clarifiées et les responsables de la tragédie traduits en justice. Cette déclaration a été faite par Olexiy Danylov, secrétaire du Conseil de sécurité et de défense nationale d’Ukraine. «Un avion est arrivé aujourd’hui d’Iran avec les corps d’Ukrainiens tués dans un terrible accident d’avion. L’Ukraine a subi une perte irréparable. Mais aujourd’hui, nous avons l’occasion de leur dire au revoir sur notre sol natal. Nous présentons nos condoléances les plus profondes à leurs proches. Mais notre travail ne s’arrêtera pas jusqu’à l’identification complète des circonstances de la tragédie et la punition des coupables», a écrit Danylov sur sa page Facebook dimanche.
Boîtes noires. Le président de la Commission d’enquête sur l’aviation civile iranienne, Hassan Rezaifar, a déclaré que des experts iraniens étudient actuellement les «boîtes noires» de l’Ukraine International Airlines qui s’est écrasé à Téhéran et que l’Ukraine ou la France ne les recevront qu’en cas d’échec des tentatives de décryptage en Iran. Ainsi, il a démenti le rapport selon lequel les «boîtes noires» de l’avion font l’objet d’une enquête en Ukraine. «Nous essayons de déchiffrer les boîtes noires ici en Iran, sinon nous pouvons choisir l’Ukraine ou la France, mais la décision n’a pas encore été prise de les envoyer dans un autre pays», a déclaré Rezaifar dans une interview à l’agence de presse locale IRNA.
La suite de l’enquête. L’Ukraine demandera qu’une équipe d’enquête conjointe mène les investigations sur le crash du Boeing ukrainien et puisse avoir un accès complet au travail en Iran. Cette déclaration a été communiquée par Vadym Prystaiko, ministre des Affaires étrangères de l’Ukraine, lors d’une conversation avec des journalistes à Kyiv.
«Mais en même temps, nous voulons éviter de faire des déclarations sans connaître les détails de l’accident. Nous avons besoin d’une enquête précise et impartiale. Une affaire pénale engagée en Ukraine doit être clôturée et nous aurons besoin qu’une équipe d’enquête conjointe soit autorisée à travailler en Iran, ait accès aux expertises, aux négociations, aux répartiteurs, et ainsi de suite», a déclaré le ministre.
Reprise du travail à Minsk: un sous-groupe sur le contrôle des frontières sera-t-il créé?
La première réunion de cette année du Groupe de contact trilatéral pour le réglement du conflit dans le Donbass s’est tenue à Minsk. La partie ukrainienne a proposé un certain nombre d’initiatives, notamment la création d’un sous-groupe de négociation spécial qui discuterait du contrôle de la frontière russo-ukrainienne.
L’essence du différend sur la frontière. On sait que les positions de l’Ukraine et de la Russie sur le transfert officiel à Kyiv du contrôle sur la frontière sont très opposées. Volodymyr Zelensky insiste sur le fait que cela doit être fait avant les élections, qui peuvent avoir lieu sous condition de la désoccupation des territoires actuellement occupés, tandis que Poutine insiste sur le fait que le contrôle de la frontière à l’Ukraine sera transféré après les élections.
Pourquoi le contrôle de l’étranger est-il important avant les élections? Depuis longtemps, les experts soulignent que sans contrôle de la frontière, il y aura des problèmes non seulement avec la légalité et la légitimité du processus électoral, mais aussi avec la sécurité.
«Il peut y avoir divers excès, les combats peuvent reprendre. Nous ne pouvons garantir que les équipements militaires et les forces armées ne traverseront pas la frontière. Alors, c’est logique que la partie ukrainienne arrive à Minsk avec une initiative précise», a déclaré Maria Zolkina, analyste à la Fondation Ilko Kucheriv pour les initiatives démocratiques.
Un compromis dangereux: le contrôle de la frontière peu de tempsavant les élections. Maria Zolkina estime que la proposition de la partie ukrainienne de créer un sous-groupe sur les questions frontalières au sein du Groupe de contact trilatéral pour le règlement du conflit dans le Donbass est absolument justifiée. Dans le même temps, l’expert met en garde contre un «compromis» sur les conditions de la Russie, selon lequel l’élection dans le territoire occupé peut se dérouler sans réelle démilitarisation, sans reprise du contrôle sur la frontière par l’Ukraine, sans concurrence de diverses forces politiques lors de la campagne électorale.
«La Russie peut proposer un compromis (ou la partie ukrainienne elle-même peut faire cette proposition): le contrôle de la frontière ukraino-russe dans les territoires occupés commence à être transféré à Kyiv peu avant l’élection (une semaine ou quelques jours). Ou alors, le jour du scrutin. Mais cela signifie que la campagne se déroulera dans des conditions qui ne sont pas conformes à des élections légales normales», explique Maria Zolkina. «Il est donc préférable de refuser une telle formule. Bien que je vois qu’il existe une telle option dans les plans de l’équipe de Zelensky, et afin de promouvoir une réintégration précoce, ils sont prêts à fermer les yeux sur les conditions sous lesquelles l’élection dans les territoires occupés aura lieu. Soit dit en passant, la Fédération de Russie peut accepter un tel «compromis» de notre part une fois la date d’une nouvelle réunion au format Normandie convenue. Soit directement, lors d’une réunion pour manifester sa «bonne volonté». Ce sera tout à fait dans la logique du Kremlin».