Donbass, Drone Bayraktar/Accords de Minsk violées? La Russie rassemble ses troupes à la frontière ukrainienne, COVID-19

La situation dans la zone du conflit 

Les troupes russes qui agissent dans la zone du conflit à l’est de l’Ukraine continuent d’ignorer les accords sur le cessez-le-feu et d’attaquer les positions des Forces conjointes de l’Ukraine. 

Au cours des dernières 24 heures, la trêve à l’est de l’Ukraine a été violée à 14 reprises, dont quatre fois en déployant des armes lourdes interdites par les accords de Minsk. Des violations similaires ont eu lieu les autres jours de la semaine.

La Russie rassemble à nouveau ses troupes à la frontière de l’Ukraine

Les troupes russes se concentrent à nouveau sur la frontière avec l’Ukraine, et ces mouvements des troupes russes, dans le contexte des tensions entre Moscou et l’OTAN, suscitent des inquiétudes aux États-Unis et dans l’Union européenne.

Le Washington Post, citant des interlocuteurs anonymes parmi les responsables américains et européens, écrit que le prochain redéploiement des troupes russes dans les régions adjacentes à l’Ukraine a suscité l’inquiétude des responsables aux États-Unis et en Europe, qui surveillent les mouvements irréguliers d’équipement et de personnel sur le flanc ouest de la Russie.

Ainsi, ces derniers jours, des vidéos montrant des trains et des convois militaires russes déplaçant de grandes quantités d’équipements militaires, notamment des chars et des missiles, dans le sud et l’ouest de la Russie ont été diffusées sur les réseaux sociaux

Des responsables, qui ont partagé sous couvert d’anonymat l’information avec des journalistes, déclarent que les mouvements de troupes vers l’Ukraine sont observés depuis quelques semaines.

La reprise des mouvements de troupes russes intervient alors que le Kremlin n’est pas satisfait du rapprochement de Kyiv avec l’OTAN et de ses propres divergences avec l’Alliance : la Russie a suspendu sa mission de l’OTAN à Bruxelles le 18 octobre après que l’alliance a expulsé huit membres de la mission russe pour espionnage.

L’Ukraine a utilisé le drone turc Bayraktar. De quoi s’agit-il ?

Le 26 octobre, l’Ukraine a utilisé pour la première fois le drone turc Bayraktar contre des militants des soi-disant Républiques populaires de Donetsk et de Louhansk. Sa frappe a touché non seulement l’obusier russe, qui a tiré sur les positions ukrainiennes, mais aussi le Kremlin. La Fédération de Russie a répondu à l’utilisation du drone par une nouvelle campagne de désinformation, à laquelle se sont joints le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et l’attaché de presse du président russe Dmitri Peskov. L’Allemagne et la France ont exprimé leur inquiétude dans le contexte des violations des accords de Minsk, rejoints par les États-Unis, mais, cependant, ils ont soutenu l’Ukraine. Pour savoir ce qu’est le drone Bayraktar, comment exactement s’est déroulée l’opération ou si elle viole réellement les accords de Minsk et comporte des risques d’aggravation dans le Donbass, lisez notre notre article ci-dessous. 

Description du drone Bayraktar. Bayraktar TB2 (Bayraktar TB2) – développé en Turquie, est un drone de frappe opérationnel et tactique de moyenne altitude (UAV). Il a été conçu par Baykar Makina, le premier vol a eu lieu en 2009. Le drone tire son nom du nom du fondateur de l’entreprise, Ozdemer Bayraktar, qui signifie «porte-drapeau» en turc.

L’appareil, de 6,5 m de long et d’une envergure de 12 m, peut développer une vitesse allant jusqu’à 200 km/h, ainsi que rester dans les airs en continu pendant deux jours. De tels dispositifs peuvent toucher une cible depuis une hauteur de 7 kilomètres, tout en restant invulnérables à de nombreux systèmes de missiles anti-aériens ennemis obsolètes ou de basse altitude.

La Turquie a utilisé de tels drones pour la première fois en 2014 au Kurdistan, et depuis lors, ils ont été activement utilisés dans de nombreuses autres campagnes militaires, y compris dans d’autres pays. Les exemples incluent l’opération Olive Branch en Syrie (2018) et la guerre en Libye, où l’UAV a été utilisé par la Turquie elle-même, ainsi que dans la guerre du Haut-Karabakh (automne 2020), où Bayraktar a joué un rôle énorme dans la défaite des troupes arméniennes. Après ces campagnes, Bayraktar a commencé à être qualifié de «star» sur le marché des drones.

Comment sont-ils apparus en Ukraine ? Début 2019, l’Ukraine et la Turquie ont convenu de fournir des drones Bayraktar TB2 turcs aux Forces conjointes ukrainiennes.

Selon la stratégie sur le développement des Forces Armées d’Ukraine publiée en 2020, de 6 à 12 complexes Bayraktar TB2 devraient apparaître au service de l’armée ukrainienne dans les 10 prochaines années – soit jusqu’à 48 drones (6-12 postes de contrôle avec 3-4 drones chacun).

En octobre 2021, l’Ukraine comptait 12 Bayraktars dans son arsenal, mais avant le 26 octobre 2021, ils n’avaient jamais été utilisés à des fins de combat.

Que sait-on de la première utilisation au combat du Bayraktar dans le Donbass et de son rôle pendant la guerre ?

Mardi 26 octobre 2021, l’armée ukrainienne a démontré pour la première fois de quoi est capable le drone Bayraktar.

Comme l’a déclaré plus tard l’état-major général des forces armées ukrainiennes, ce jour-là, les positions des forces ukrainiennes opérant dans la zone du conflit aux abords de Hranytne (région de Donetsk) ont été la cible de tirs d’une batterie d’obusiers D-30 des forces terroristes russes. «Les Russes ont déployé leur batterie sur la route, sans aucun abri, pleinement confiants en leur impunité», a déclaré Butusov, rédacteur en chef de Tsenzor.net décrivant la position des militants.

Le bombardement a duré de 14 h 25 à 15 h 15 (26 octobre), au cours de cette attaque, deux militaires ukrainiens ont été blessés, dont un a succombé plus tard à ses blessures. La partie ukrainienne a exigé un cessez-le-feu immédiat, à la fois par le biais du SMM de l’OSCE et par la voie diplomatique. «Cependant, les occupants n’ont pas réagi», ressort-il du communiqué de l’état-major ukrainien.

Pour contraindre l’ennemi à cesser le feu, le commandant en chef des forces armées ukrainienne, Valery Zaluzhny, a ordonné l’utilisation de Bayraktar. Sans franchir la ligne de contact, le drone a détruit l’une des pièces d’artillerie des forces d’occupation russes à l’aide d’un missile guidé. Après cela, le bombardement des positions ukrainiennes a cessé.

Les drones sont-ils vraiment interdits par les accords de Minsk ? Après que l’Ukraine a utilisé Bayraktar, des représentants de la Fédération de Russie et des soi-disant Républiques populaires de Donetsk et de Louhansk ont accusé l’Ukraine d’avoir utilisé le drone dans la zone de 30 km de la ligne de démarcation ce qui serait en contradiction avec les accords de Minsk.

Une telle contradiction a été indirectement mentionnée par la porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères Andrea Sasse, comme l’ont rapporté DW et le journal allemand Bild. Elle s’est déclarée préoccupée par l’augmentation de l’intensité des hostilités dans le Donbass et a déclaré que «toutes les parties» utilisaient des drones, bien que ce droit soit prétendument réservé uniquement à la mission de l’OSCE.

En réponse, l’ambassadeur ukrainien en Allemagne Andriy Melnyk a rappelé que l’Ukraine avait utilisé l’appareil en réponse aux bombardements des positions ukrainiennes par des militants ennemis avec des armes interdites par les accords de Minsk.

«La partie ukrainienne rejette catégoriquement la déclaration d’aujourd’hui du ministère des Affaires étrangères [allemand]», a déclaré Melnyk dans un commentaire accordé à Bild, ajoutant que l’Ukraine a «le droit légal de se défendre si son territoire est bombardé jour et nuit avec des armes lourdes russes, si des civils et des militaires meurent!». 

Par ailleurs, Bild cite le conflictologue Olexiy Kokcharov, analyste au service d’information britannique IHS Markit, spécialiste de la Russie et de l’Ukraine. Il a qualifié de fausses les allégations selon lesquelles Kyiv aurait violé les accords de Minsk et a expliqué : « L’accord de cessez-le-feu de Minsk interdit la présence d’armes lourdes près de la ligne de contact, mais pas l’utilisation de véhicules aériens sans pilote. Probablement [c’est arrivé] parce que l’Ukraine n’avait pas accès aux drones de combat lors de la conclusion des accords de cessez-le-feu de Minsk en 2014-2015. »

Oleksiy Arestovych, porte-parole de la délégation ukrainienne auprès du Groupe de contacts tripartite de Minsk, a donné des explications similaires mais plus détaillées. Citant des documents en russe et en anglais, il a rappelé que les accords de Minsk n’interdisent que l’utilisation de « drones étrangers », alors que Bayraktar est en service dans les forces armées et n’est pas un appareil « étranger ».

Par ailleurs, Arestovych a rappelé que l’Ukraine avait été contrainte d’utiliser un drone de combat après que les forces armées russes ont violé les accords de Minsk en utilisant de l’artillerie de 122 mm, et alors qu’un militaire ukrainien a été tué, un autre a été blessé et plusieurs maisons civiles ont été endommagées. En outre, une tentative de mobilisation d’un mécanisme de coordination pour empêcher les violations du cessez-le-feu a échoué.

«Les forces armées ont utilisé des armes de manière sélective (!), frappant précisément la cible: l’artillerie ennemie qui visait notre ligne de front. De plus, nous pouvions utiliser notre artillerie, car la portée de la cible était supérieure à 10 km, mais nous nous sommes spécifiquement concentrés sur l’option d’un impact précis sur l’ennemi, et non pas d’un impact aveugle, afin de minimiser les pertes possibles parmi les civils », a ajouté Arestovych.

Comment l’Ukraine lutte contre le COVID-19

Au 31 octobre, 13 936 cas de maladie à coronavirus et 298 décès ont été enregistrés en Ukraine, 3 828 personnes ont été hospitalisées avec le Covid-19 ou suspectées de l’être, et 5 885 personnes se sont rétablies. Pendant toute la pandémie en Ukraine, le coronavirus a été détecté chez 2 936 238 personnes, 2 442 098 personnes se sont rétablies et 68 027 personnes sont décédées. Plus de détails à propos du confinement et de la vaccination, ci-dessous.

Confinement. En une semaine, la plupart des régions ukrainiennes sont entrées dans un niveau de danger rouge. A partir du lundi 1er novembre, un test PCR ou un certificat de vaccination contre le coronavirus sera exigé pour prendre les transports, entrer dans les centres commerciaux et les restaurants.

Vaccination. Dans le contexte du resserrement, au cours de la dernière semaine d’octobre, des restrictions pour les citoyens non vaccinés, 1 740 231 vaccins contre le coronavirus SRAS CoV 2, qui cause la maladie, ont été administrés en Ukraine.  A titre de comparaison, c’est plus que pour l’ensemble du mois de juin. Le principal stimulus est évidemment une augmentation du nombre d’infections et de décès. Mais les Ukrainiens se font également vacciner en masse afin d’avoir les certificats appropriés qui leur permettent de voyager et de travailler.