Jour 117 de résistance: La Lituanie bloque Kaliningrad, l’Ukraine ratifie la Convention d’Istanbul

Les forces armées ukrainiennes ont frappé des plates-formes de production de gaz en mer Noire. Les forces armées ukrainiennes ont frappé des plates-formes de forage dans la mer Noire qui ont été saisies par la russie après l’occupation de la Crimée en 2014. Le soi-disant « chef » de la Crimée, Serguei Aksyonov, a également communiqué la frappe sur Telegram.

Il affirme que 5 personnes ont été secourues, dont trois ont été blessées. La recherche du reste continue. L’Ukraine a installé la plate-forme de «Tchornomornaftohaz» en 2010 et 2012, mais après l’annexion de la Crimée, la russie a «nationalisé» tous les actifs de l’entreprise. L’agence de presse russe RIA Novosti a déjà fait état de plus de 100 personnes sur trois plates-formes de forage, dont certaines ont été évacuées.

L’attaque de l’Ukraine contre la tour de Tchornomornaftohaz « a délié les mains de la Fédération de russie ». Cette déclaration a été faite par le soi-disant député de la douma d’État de la Fédération de russie de la « République de Crimée » Mikhail Sheremet dans une interview avec RIA Novosti.

Selon lui, dans un avenir proche, la russie ripostera en réponse sur les centres de décision en Ukraine.

Les forces armées ukrainiennes ont repoussé l’armée russe de la première ligne de défense dans la région de Kherson. C’est ce qu’a déclaré aujourd’hui le conseiller du chef de l’administration militaire de Kherson, militaire des Forces armées ukrainiennes Serhiy Khlan. Selon lui, maintenant l’ennemi est fortifié sur les deuxième et troisième lignes de défense. Les forces armées ukrainiennes ont infligé des coups précis aux entrepôts situés à l’arrière. À Nova Kakhovka, trois fois de suite, il y a eu une frappe précise dans des entrepôts avec des munitions ennemies. Il y a eu des opérations de contre-offensive près de Sofiyivka, près du village de Davydiv Brid. Là, l’ennemi est fixé sur les rives de la rivière Inhoulets. Le dimanche 19 juin, le maire de Melitopol, Ivan Fedorov, a déclaré que l’armée ukrainienne avait avancé de plus de dix kilomètres entre Zaporizhzhiia et Melitopol temporairement occupé.

Selon lui, à l’heure actuelle, les forces armées ukrainiennes ont fait des progrès significatifs et sont déjà aux frontières de Kherson.

La Verkhovna Rada d’Ukraine a soutenu la ratification de la Convention d’Istanbul. Le projet de loi a été soutenu par 259 députés. Seulement 8 s’y sont opposés.  L’Ukraine a signé la Convention d’Istanbul en 2011, mais n’a pas ratifié le document. En 2020 et 2021, la ratification de la Convention d’Istanbul était une exigence clé de la Marche des femmes. Cet accord international du Conseil de l’Europe prévoit la criminalisation de la violence à l’égard des femmes, la violence domestique, le harcèlement, les mariages et avortements forcés, la stérilisation, la protection des victimes, la capacité des forces de l’ordre à répondre à diverses formes de violence et d’autres mesures pour l’empêcher ou la punir. En mai 2021, la convention avait été ratifiée par 33 pays et 12 autres l’avaient signée. 

Un argument important « pour » la ratification est l’intégration européenne de l’Ukraine. Après tout, la Convention d’Istanbul fait partie de l’accord avec l’UE sur l’octroi du statut de candidat à l’Ukraine.

Selon l’édition ukrainienne de « La vérité Européenne », les plans de ratification étaient particulièrement importants pour les Pays-Bas et la Suède. Ce sont des pays sceptiques qui ont finalement accepté de soutenir le statut de candidat pour l’Ukraine.

La Lituanie bloque Kaliningrad, la russie est furieuse. Vendredi 17 juin, les autorités lituaniennes ont interdit le transit de marchandises sanctionnées par son territoire vers la région de Kaliningrad en russie. Cette région, bien que faisant partie de la Fédération de russie, n’a pas de frontière terrestre commune avec elle, est bordée par la mer Baltique et borde uniquement la Lituanie et la Pologne.

Le ministre lituanien des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis, a déclaré que la décision de bloquer le transit des marchandises russes interdites dans l’UE vers Kaliningrad avait été prise à la suite de consultations avec la Commission européenne. L’interdiction s’applique au transport ferroviaire, mais cette route était la principale pour les approvisionnements russes dans la région (par rapport à la mer et à la route).

Les chemins de fer lituaniens ont annoncé qu’ils suspendraient le 18 juin le transit depuis la région de Kaliningrad ou vers cette région depuis d’autres régions de russie d’une liste importante de marchandises soumises à des sanctions de l’UE précédemment imposées.

Désormais, le volume d’approvisionnement de la région de Kaliningrad pourrait être multiplié par quatre, a déclaré l’ancien vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie de Kaliningrad, Dmitry Tchemakin. Et selon le gouverneur de la région de Kaliningrad Anton Alikhanov, l’interdiction du transit ferroviaire couvre jusqu’à 50% de la gamme de marchandises précédemment fournies ici depuis la russie. La liste des sanctions de l’UE comprend le charbon, les métaux, les matériaux de construction, les nouvelles technologies et d’autres articles.

La décision de la Lituanie de bloquer le transit des marchandises sanctionnées vers Kaliningrad par chemin de fer a provoqué une réaction véritablement hystérique en russie. Moscou insiste sur le fait que malgré les sanctions imposées contre l’invasion de l’Ukraine, un accord de 2002 devrait être en vigueur, selon lequel la russie et l’UE se sont mises d’accord sur une zone spéciale dans la région de Kaliningrad.

Le 20 juin, le ministère russe des Affaires étrangères a convoqué à Moscou la chargée d’affaires de Lituanie, Virginia Umbrasene, à qui de fait, la russie a lancé un ultimatum menaçant. « Si dans un proche avenir le transit de fret entre la région de Kaliningrad et le reste de la russie via la Lituanie n’est pas entièrement rétabli, la russie se réserve le droit d’agir pour protéger ses intérêts nationaux », a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères. Ils ont également accusé la partie lituanienne de « mesures provocatrices », que Moscou considère comme « ouvertement hostiles », et ont exigé la « levée immédiate » de la nouvelle interdiction.

Et le ton de la déclaration du président de la Commission du Conseil de la Fédération pour la protection de la souveraineté Andriy Klimov frôle la grossièreté adressée à toute l’UE : “Si l’Union européenne ne corrige pas immédiatement la farce effrontée de Vilnius, elle désavouera la légitimité de tous les documents sur l’adhésion de la Lituanie à l’UE et ouvrira ses mains pour résoudre le problème du transit de Kaliningrad créé par la Lituanie de la manière que nous choisirons », a écrit Klimov. 

Podcast Explaining Ukraine : Nouveaux charniers; combats à l’Est ; Les dirigeants européens à Kyiv – Résumé de la semaine du 13-19 juin

Avec cet épisode, nous commençons une série de podcasts hebdomadaires dans lesquels nous passons en revue les événements clés en Ukraine ou dans les environs la semaine dernière. Ce numéro est consacré du 13 au 19 juin 2022. Présentateurs : Volodymyr Yermolenko, philosophe et journaliste ukrainien, rédacteur en chef de UkraineWorld.org, et Tetyana Oharkova, scientifique et journaliste ukrainienne responsable du travail international au Centre ukrainien des médias de crise.

Ukraine on Fire №102 : La position de l’Inde sur la guerre russo-ukrainienne

La position de l’Inde sur la guerre russo-ukrainienne semble plutôt ambiguë. D’une part, la propagande russe présente l’Inde comme l’un de ses alliés importants au milieu des sanctions internationales contre la Fédération de russie, car l’Inde reste l’un des principaux acheteurs de ressources énergétiques russes. D’autre part, quelle est la proximité des liens entre les deux pays et quels sont les moteurs de la politique de New Delhi sur cette question ? À voir dans Ukraine on Fire №102.

Orateurs :

Nataliya Boutyrska, experte en relations internationales tournées vers l’Asie

Vitaliy Portnikov, journaliste et publiciste ukrainien

Oleksiy Haran, professeur de NaUKMA, directeur scientifique de la Fondation « Initiatives démocratiques »

Ukraine on Fire №100 : Amérique latine : un continent pro-russe ?

Ukraine on Fire №101 : Diaspora ukrainienne :  une lutte lointaine pour la Patrie historique