Kiev, le 9 décembre 2015 – «La loi sur le financement des partis politiques par le budget de l’État est une avancée révolutionnaire et le GREGO (Conseil de l’Europe, corps anti-corruption «Groupe d’Etats contre la corruption») a félicité le pays pour avoir adopté cette loi. Cette loi correspond à toutes les recommandations du GREGO. Désormais, l’Ukraine est au même niveau institutionnel que d’autres pays européens», a déclaré Olexandre Danyluk, chef-adjoint de l’Administration présidentielle de l’Ukraine, chef de la délégation ukrainienne auprès du GRECO.
Cependant, pour pouvoir lutter réellement contre la corruption, il faut encore créér une Agence de la prévention de la corruption et c’est l’absence de cette Agence qui a privé l’Ukraine d’une évaluation à 100% positive de la part du GRECO. Olexandre Danyluk a expliqué que le processus de sélection des futurs membres de l’Agence n’est pas encore achevé. Actuellement, deux personnes sont déjà sélectionnées, mais il faut encore au moins trois personnes pour que l’Agence fonctionne normalement. Il espère qu’elles seront nommées le 11 décembre lors d’une prochaine réunion du Comité.
Selon Anton Yantchuk, ministre adjoint de la Justice d’Ukraine, sur les 10 recommandations données par le GRECO à l’Ukraine, 6 ont déjà été remplies.
Selon Serhyї Lechtchenko, député ukrainien, il est très important que tout ce qui est prescrit dans cette loi soit mis en œuvre. En particulier, il est nécessaire que le système de divulgation des revenus et des dépenses des partis soit parfaitement transparent et efficace. «À partir du mois de juillet 2016, les partis obtiendront des fonds pour leurs activités statutaires. Donc, il faudra donner environ 220 millions de hryvnia aux partis présents actuellement au Parlement et à ceux qui obtiendront plus de 2% lors de prochaines élections».
Olexyї Khmara, directeur de Transparency International Ukraine, est convaincu que l’année prochaine, une nouvelle Révolution aura lieu en Ukraine. «Cette Révolution se passera non sur les Maidans, mais dans les cabinets. Cela serait la première révolution qui éliminerait les oligarques de la politique». Selon la loi approuvée sur le financement budgétaire des partis, ils n’obtiendront un financement qu’à la condition de remplir certains critères techniques. Notamment, il faut qu’ils divulguent l’information sur leurs donateurs, se soumettent à une vérification financière annuelle et indépendante, divulguent les rapports sur leurs déclarations d’impôt et acceptent d’être contrôlés par les institutions autorisées. Sinon, ils ne seront pas financés par le budget.
Les experts soulignent qu’il faut surveiller quelques paramètres : la méthode d’évaluation des partis, le registre ouvert, les experts impartiaux qui contrôleront l’argent donné aux partis et s’assurer que deux postes de dépenses sont prévus dans le budget 2016 : l’un pour financer l’activité de l’agence qui surveillera le processus du financement et l’autre pour le financement des partis ».
