Les médias ukrainiens ont suivi les interventions et les rencontres principales des membres de la délégation ukrainienne. L’UCMC a résumé pour vous les principaux résultats du voyage de la délégation ukrainienne à Davos.
Selon le président, malgré l’annexion de la Crimée et la guerre dans le Donbass, l’Ukraine se fixe un objectif de pendre la place de leader en Europe centrale et orientale, et il a exhorté les investisseurs à ne pas manquer l’occasion de l’aider.
«Le nouveau gouvernement ukrainien établit des règles de jeux égales pour tous, purifie le système judiciaire, numérise les processus, met en œuvre des réformes vitales et approuve les lois vitales », a déclaré le sixième président de l’Ukraine.
Selon le président, l’Ukraine dispose des ressources nécessaires pour réussir: «des conditions climatiques avantageuses, une situation géographique favorable, un potentiel agraire et industriel inépuisable et notre ressource la plus précieuse: des gens incroyablement créatifs et très talentueux».
Privatisation des entreprises publiques et exonérations fiscales pour les investisseurs. D’ici la fin de l’année, le gouvernement prévoit de vendre environ un demi-millier d’entreprises publiques. Les petites entreprises publiques seront vendues via le système Prozorro. Les grandes, dont la valeur est supérieure à 250 millions d’UAH (environ 10 millions de dollars), seront préparées à la vente par des sociétés spéciales des conseillers en investissement, et ouvertes à la concurrence.
«Pendant les 2 premières années, nous accordons des «vacances fiscales» à tous les investisseurs. Cela veut dire que su vous investissez la somme de 10 millions de dollars ou plus, vous n’allez pas payer les impôts sur le revenu pendant 5 ans», a déclaré Volodymyr Zelensky, président de l’Ukraine, lors de son discours au Forum économique de Davos, le 22 janvier 2020.
Si un investisseur achète une entreprise d’État pour plus de 10 millions de dollars, il sera exonéré d’impôt sur le revenu pendant 5 ans. Pour l’investisseur, cela permet d’économiser 18% de profit par an.
“Nounou” pour les investisseurs. L’État conclura un accord supplémentaire avec de grands investisseurs qui investiront plus de 100 millions d’UAH dans l’économie ukrainienne.
«Nous avons préparé un programme que nous avons appelé «Nounou pour les investisseurs» (Investment nanny). Nous proposons à chaque investisseur qui apportera plus de 100 millions de dollars à l’Ukraine un contrat particulier avec l’État. C’est l’État qui vous protégera. Vous aurez un manager qui parle 5 langues et 24h / 24 et 7j / 7, ce manager travaillera avec vous», a expliqué Zelensky.
Valadyslav Krykliy, ministre de l’Infrastructure de l’Ukraine, a déjà exprimé son accord de devenir une «nounou pour les investisseurs». Il a exhorté les participants au Forum de Davos d’investir l’argent dans les ports, routes, aéroports et gares de l’Ukraine.
De par sa conception, la nounou en investissement devrait accompagner l’investisseur en Ukraine et l’aider dans les affaires, en particulier lorsqu’il s’agit de contacter des forces de l’ordre et de représentants du gouvernement, en cas de raid, etc.
Arbitrage international. Il est bien connu qu’en Ukraine, le système judiciaire est loin d’être parfait, et une décision équitable ne peut être prise que par les tribunaux d’arbitrage internationaux. Cependant, les coûts d’un tel arbitrage n’est abordable que pour les grandes entreprises.
C’est pourquoi le Premier ministre ukrainien Olexiy Hontcharouk souhaite créer un tribunal d’arbitrage international distinct. Ce qui permettra de gérer les litiges d’investissement pour moins de 10 millions de dollars. Cela attirera des investisseurs maintenant tant que le système judiciaire ukrainien ne sera pas réformé.
Pour résumer la réunion, le président de la BERD, Suma Chakrabarti, a déclaré que l’Ukraine était l’une des trois principales priorités d’investissement dans la région européenne.
Zelensky a également rencontré des représentants de la société américaine Cargill Inc. (investit dans l’agriculture et les infrastructures) et Socar d’Azerbaïdjan (une société d’énergie qui vend du carburant en Ukraine).
Négociations avec le FMI. Les négociations les plus importantes étaient celles entre le président et les représentants du gouvernement ukrainien avec la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Gueorguieva. Il s’agissait de la première rencontre avec le chef du FMI après le changement de pouvoir en Ukraine et de direction du FMI.
Olexiy Hontcharouk, Premier ministre de l’Ukraine, estime que les pourparlers avec le FMI étaient «superbes» et a déclaré que le nouveau programme en coopération avec le Fondsdevrait être mis en place “dans des mois qui suivent”.
Le FMI a été plus discret dans et a qualifié les négociations de «fructueuses» et a déclaré que l’Ukraine devrait répondre aux exigences du FMI pour poursuivre la coopération.
Nous rappelons que des négociations sur un nouveau programme avec le FMI sont en cours depuis la fin de l’été 2019. Pour poursuivre sa coopération avec l’Ukraine, le Fonds a proposé un certain nombre d’exigences préliminaires, notamment l’adoption d’une loi sur le marché des terres agricoles (elle est en cours d’élaboration pour une deuxième lecture et pourrait être adoptée en février 2020) et l’adoption d’une loi qui rendra impossible le retour de PrivatBank à ses anciens propriétaires (ce projet de loi déjà soumis à la Verkhovna Rada de l’Ukraine, mais les députés n’ont pas encore commencé à l’examiner).
Deutsche Bahn. Lors de sa visite à Davos, le gouvernement ukrainien a signé un mémorandum avec le plus grand opérateur ferroviaire allemand, la Deutsche Bahn. Les détails n’ont pas encore été communiqués, cependant, le Premier ministre ukrainien, Olexiy Hontcharouk, a déclaré que que Deutsche Bahn prendrait la gestion exclusive de la société ukrainienne «Ukrzaliznytsya».
«Oui, nous voulons mette notre chemin de fer sous gestion des Allemands pour le période de 10 ans. Nous associons cette décision très importante non seulement au sort de cette unité d’infrastructure. Il s’agit d’une solution éco systémique qui devrait montrer que l’Ukraine est plus que jamais ouverte aux investissements et aux nouvelles normes », a déclaré le chef du gouvernement ukrainien.
En revanche, pour le moment, les représentants de Deutsche Bahn ne confirment pas les informations sur ce transfert. En particulier, ils ont déclaré que la société allemande n’a signé qu’un accord sur les consultations du gouvernement ukrainien. Cette déclaration des Allemands a été confirmée par le ministre de l’Infrastructure, Vladyslav Krykliy, qui n’a toutefois pas exclu que le rôle de la Deutsche Bahn puisse changer avec le temps.