À Kiev, le 5 octobre 2015 – «En mettant en prison les citoyens ukrainiens, la Russie viole le droit international. Une nouvelle catégorie d’ukrainiens dit «prisonniers du Kremlin » est apparue et l’État ukrainien les abandonnent. Pourtant, le gouvernement russe les utilisent pour discréditer l’Ukraine, comme dans le cas de Mykola Karpuk et Stanyslav Klych, deux Ukrainiens accusés d’avoir participé à la guerre en Tchétchénie», ont déclaré les activistes lors d’une conférence de presse à l’Ukraine Crisis Média Center. Selon Nadia Volkova, expert juridique de l’Union ukrainienne des Droits de l’Homme de Helsinki, en dépit de l’ordre existant, le ministère des Affaires intérieures de l’Ukraine n’a pas recueilli les données des opérateurs téléphoniques permettant d’établir le cercle des personnes avec lesquelles Mykola Karpuk avait discuté avant sa disparition. Il n’y a pas eu de protocole d’interrogation des témoins lors de sa disparition en mars 2014», a déclaré Nadia Volkova. Elle a aussi souligné que le Service de Sécurité d’Ukraine ne s’applique pas pour aider les citoyens ukrainiens emprisonnés par le Kremlin. «Ils pourraient envoyer la demande d’extradition, établir un groupe de travail conjoint avec la Fédération de Russie, garder le cours de l’enquête sous contrôle, participer au processus de collecte des preuves et indices et les présenter en temps opportun à la commission d’enquête».
Nadia Volkova a déclaré qu’ à l’heure actuelle, il y a des plaintes auprès de la Cour de Justice européenne des droits de l’homme contre la Fédération de Russie et contre l’Ukraine pour l’inactivité des forces de l’ordre ukrainienne. «Par conséquent, pour éviter que l’Ukraine perde lamentablement cette affaire, les activistes demandent au ministère des Affaires intérieures et au Procureur de l’Ukraine de mettre en œuvre une procédure pénale en vertu de l’article 146 du Code criminel sur la base des déclarations déposées par les familles de Karpuk et Klych. Il faut désigner les responsables dans cette affaire pour recueillir des preuves prouvant l’innocence des deux prisonniers. D’ailleurs, nous avons déjà déposé auprès du ministère les listes des témoins potentiels avec leurs noms et leurs contacts». Madame Volkova s’est aussi adressée au Président ukrainien en lui demandant de citer la liste entière des otages du Kremlin lors des rencontres et réunions internationales.
Selon Maria Tomak, journaliste du Centre des libertés civiques et bénévole d’ «Euromaidan S.O.S», l’histoire sur la participation d’Arseni Iatseniouk à la guerre en Tchétchénie, inventée par le Kremlin est à la fois comique et dangereuse, car elle est dirigée contre les hommes politiques ukrainiens et contre l’État ukrainien. «Voici, un fragment d’accusation sur 700 pages. Le nom d’ Arseni Iatseniouk y est mentionné 228 fois. Nous considérons que Stanyslav Klych et Mykola Karpuk sont cyniquement utilisés par les autorités russes pour discréditer les dirigeants politiques ukrainiens».
Madame Olena, épouse de Mykola Karpuk et Madame Tamara, maman de Stanyslav Klych se sont adressées aux autorités ukrainiennes afin de les exhorter à faire tout pour prouver l’innocence des deux otages du Kremlin et de les libérer. Mykola Karpuk et Stanyslav Klych sont retenus en prison russe depuis plus d’un an, ils sont accusés d’avoir participé à la première guerre de Tchétchénie en 1994-1995. La Cour de Justice de Tchétchénie commencera à examiner les dossiers le 12 octobre.