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L’enquête sur la corruption à haut niveau dans le gouvernement ukrainien et les crimes commis lors des événements du Maidan n’a, à ce jour, aucun résultat

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Kiev, le 18 novembre 2015 – «L’enquête sur la corruption à haut niveau dans le gouvernement ukrainien avant et après la Révolution de la Dignité et sur les crimes commis lors des événements du Maidan n’a, à ce jour, aucun résultat. Aucun fonctionnaire coupable de ces crimes ou de corruption n’a été puni, personne n’est allé en prison et aucune peine appropriée n’a été infligée », a déclaré Egor Sobolev, président de la commission parlementaire sur la prévention et la lutte contre la corruption, lors d’une conférence de presse à l’Ukraine Crisis Média Center.

Actuellement, dans un registre spécial des enquêtes clés « Au nom de l’Ukraine»,  créé pour exercer un  contrôle parlementaire sur l’instruction de ces affaires pénales à haute résonance, 71 affaires sur la corruption à haut niveau et 73 affaires sur le kidnapping, les tortures et les meurtres de participants à la Révolution sur le Maidan sont enregistrées. «Les chiffres sont les suivants : dans 62 cas, les enquêtes préliminaires se poursuivent toujours, dans 20 affaires seulement, la suspicion a été reconnue. Cependant, les enquêtes ont été arrêtées dans 25 cas, en raison  «d’un lieu non identifié du suspect ».  Suite à cette formulation, les enquêtes contre l’ancien président ukrainien Viktor Ianoukovytch,  plusieurs ministres de son gouvernement et les anciens commandants de l’unité des forces spéciales «Berkut» sont pratiquement bloquées », a déclaré Egor Sobolev.

L’enquête sur la corruption parmi les hauts fonctionnaires, en particulier ceux du gouvernement de Viktor Ianoukovytch contre lesquels les sanctions ont été introduites n’a donné aucun résultat. «C’est même encore pire, car  non seulement, aucune enquête n’a été menée pour traduire ces personnes en justice, mais des mesures ont été prises qui permettent à certains  d’entre eux d’éviter des sanctions et de récupérer une partie de leurs biens. Les sanctions ont été levées pour 6 personnes sur 29 car le Bureau du Procureur d’Ukraine n’a transmis aucune preuve à la Cour de Justice européenne. Une partie des fonctionnaires a évité le tribunal en raison  «d’un lieu non identifié du suspect ». Dans certains cas, cette formulation est utilisée pour parler du lieu où se trouvait la personne au moment du crime, ce qui permet d’obtenir un acquittement au tribunal», a informé Olexandra Oustinova, membre du conseil du Centre de lutte contre la corruption. Elle a aussi souligné que dans le cas où il n’y avait pas de décision du tribunal à l’égard de ces  personnes, les pays européens lèveraient les sanctions. «Si nous n’avons pas de décisions de justice prises d’ici le mois de mars, nous perdrons tous les avoirs bloqués et saisis à l’étranger et la faute en reviendra au Procureur général, mais aussi au Président ukrainien».

Egor Sobolev a souligné que les députés continueront à observer le déroulement des investigations et que non seulement les enquêteurs et les procureurs directement responsables de l’enquête, mais «aussi chacun des dirigeants des organismes d’application de la loi » devraient porter la responsabilité  de l’absence de résultats.

Selon Taras Gatalyak, coordinateur des avocats de la Centurie Céleste, «le défaut d’application de la loi, le manque d’indépendance et d’interaction entre les enquêteurs  et les unités opérationnelles » bloquent l’enquête. Il estime que pour redémarrer le processus, il faudrait séparer le travail des enquêteurs, de celui du Procureur et des juges. «Grâce aux efforts faits par un inspecteur du Bureau des enquêtes spéciales, beaucoup de progrès ont été réalisés dans l’enquête concernant la persécution des militants de l’AutoMaidan. Si on parvient à obtenir le soutien du Procureur, on pourra mener à bien toutes les enquêtes ».