La situation à l’est de l’Ukraine
Situation sur le terrain. Par rapport à la semaine dernière, le nombre d’attaques des séparatistes est 3 fois moins important. Durant la semaine dernière, le côté ukrainien a constaté 232 attaques des séparatistes, 1 militaire a été tué et 16 blessés. Les séparatistes continuent d’utiliser de l’armement lourd.
Les élections dans le Donbass. Olga Ayvazovska, représentant l’Ukraine dans le sous-groupe politique du Groupe de contact trilatéral sur le règlement pacifique de la situation dans le Donbass, a déclaré ne voir aucune solution permettant aux différentes parties du groupe de trouver un accord sur les élections dans le territoire non-contrôlé. Le gouvernement ukrainien insiste pour que les partis ukrainiens puissent participer aux élections, les séparatistes refusent. Cependant, les deux parties sont d’accord concernant la question du vote des déplacés internes, mais la partie ukrainienne est prête à leur ouvrir des bureaux de vote dans toute l’Ukraine, alors que les séparatistes insistent pour qu’ils reviennent chez eux pour voter.
La Russie envoie des militaires en Ukraine. Le représentant des États-Unis de l’Organisation de sécurité et de coopération en Europe, Daniel Baer, a rappelé qu’à seulement deux points de passage à la frontière entre l’Ukraine et la Russie (Goukovo et Donetsk), l’Osce a compté plus de 30 000 personnes en tenue militaire russe qui ont traversé la frontière. La mission a réussi à constater des activités déstabilisantes et destructrices de la Russie à l’est de l’Ukraine.
L’OSCE : une attaque des Russes sur Marioupol est possible. Daniel Baer a aussi déclaré qu’une offensive de l’armée russe sur Marioupol était parfaitement possible. Le 14 octobre, des combattants pro-russes ont bloqué l’accès aux observateurs de l’OSCE qui voulaient contrôler deux quartiers au nord-est de Marioupol. La mission de l’OSCE a aussi un accès limité aux points de retrait des armements à Pervomayske – Zolote, Stanytsya Louganska, Petrivske – Bogdanivka. Ces territoires peuvent toujours être minés.
L’anniversaire de la Révolution de la Dignité
Le 21 novembre, l’Ukraine commémore le troisième anniversaire de la Révolution de la Dignité. Le Président ukrainien a proposé, en particulier, d’installer au centre de Kyiv un Mémorial à l’effigie de la Centurie Céleste (activistes tués lors de la Révolution). Au total, 380 événements sont prévus dans toute l’Ukraine, ce jour-là, auxquels 66 000 personnes devraient participer.
À Kyiv, des panneaux d’information «Sur le chemin de la Révolution de la Dignité» seront installés aux endroits symboliques des événements de la Révolution. L’Institut ukrainien de la Mémoire nationale présentera le projet multimédia «Les braves : nos héros ». Les représentations ukrainiennes à l’étranger organiseront également des événements.
Pour transmettre l’atmosphère de la Révolution de la Dignité, l’Ukraine Crisis Média Center a créé un dictionnaire des termes du Maїdan (version française). L’UCMC a aussi publié le texte “Maidan, vu par des Français”.
L’Ukraine sur la dernière ligne droite vers la cessation du régime des visas
La veille de l’anniversaire de la Révolution de la Dignité, le Conseil de l’Union Européenne a rendu publique la décision sur la cessation du régime des visas pour l’Ukraine et la Géorgie qui entrera en vigueur en même temps que le mécanisme de suspension du régime sans visa. La cessation du régime des visas permettra aux Ukrainiens de voyager dans les pays de l’espace Schengen pour un délai de 90 jours sans visa.
L’Union Européenne prévoit de mettre en place le système de suspension du régime sans visa dans un avenir proche. Le Parlement européen insiste depuis bien longtemps. Au mois d’avril 2016, l’Ukraine a obtenu le soutien de la Commission européenne et cette semaine, la troisième instance, le Conseil européen, a aussi approuvé la cessation des visas avec l’Ukraine malgré l’opposition de certains pays.
Les droits de l’Homme: «les espions ukrainiens» en Crimée, le projet de loi contre la violence conjugale et l’esclavage en Russie
Deux autres arrestations en Crimée. Les forces de l’ordre de Crimée ont arrêté deux autres personnes accusées d’être «des saboteurs ukrainiens». Il s’agit d’Olexiy Stogniy, prétendu colonel du Service de renseignement ukrainien et de Glib Chabliy, officier ukrainien. Le tribunal les mis en cellule de détention provisoire pour deux mois.
Une chaîne télé russe a déjà publié une vidéo de l’interrogatoire de Stogniy et Chabliy dans laquelle ils avouent avoir reçu de l’argent de Dmytro Chtiblik, arrêté et accusé d’activité de sabotage en Crimée et d’avoir rempli des missions pour le Service de renseignement ukrainien.
Le projet contre la violence conjugale. Le 17 novembre, le Parlement a adopté une loi pour la prévention de la violence conjugale. Cette loi prévoit la création d’un Registre d’État unique des cas de violence conjugale. Il contiendra des données sur la personne auteur de cette violence (date, forme, lieu, etc).
L’esclavage en Russie. Selon Maria Tomak, coordinatrice du projet «Initiative médiatique pour les droits de l’Homme», plus de 400 Ukrainiens se trouvent en situation d’esclavage en Russie. «Beaucoup d’Ukrainiens partent en Russie pour chercher un travail bien payé et se retrouvent esclaves. Pour le moment, nous sommes informés sur le sort de 400 Ukrainiens, tombés dans ce piège».
La Crimée: la position officielle des institutions internationales
Le troisième Comité de l’Assemblée Générale de l’ONU a reconnu la Russie comme État occupant et la Crimée comme territoire temporairement occupé. Cette résolution, votée par le Comité, reconnaît l’intégrité territoriale de l’Ukraine, ne reconnaît pas l’annexion de la Crimée et condamne l’engagement forcé des habitants de la péninsule dans les Forces armées russes. Cette résolution a été soutenue par 73 pays et 23 pays, y compris la Russie, ont voté contre.
Parallèllement, la Cour pénale internationale de la Haye a reconnu que la situation sur la péninsule était un conflit armé entre l’Ukraine et la Russie. Selon le rapport, ce conflit armé a demarré le 26 février 2014 quand les militaires russes ont été impliqués dans la prise de contrôle de la péninsule. Le rapport mentionne aussi les représailles contre les Tatars de Crimée, l’interdiction d’accéder à la péninsule et les violations de la liberté d’expression.
La sociologie: existe-t-il une alternative à Poutine et les raisons pour lesquelles les sanctions sont nécessaires?
Le nombre de Russes qui souhaitent voir Vladimir Poutine rester au poste de Président de la Russie augmente. Selon «Levada-Center», 63% des Russes voudraient que Poutine reste Président après 2018.
Une personne sur deux estime qu’aucun leader capable de remplacer Vladimir Poutine n’apparaîtra dans un avenir proche.
Toujours selon le sondage de «Levada –Center», le nombre de Russes qui considèrent les sanctions antirusses de l’Occident comme un moyen d’ «affaiblir et humilier » le pays a atteint le maximum : 74% et, 59% des Russes estiment qu’il ne faut pas prêter attention aux critiques de l’Occident envers la Russie.
La culture: Johnny Depp soutient Oleg Sentsov. Les musées dans la zone du conflit et l’Arsenal de la Liberté
Johnny Depp, célèbre acteur américain a participé à une campagne de soutien«Imprisoned for Art» réalisée par Voice Project. La star d’Hollywood a choisi de soutenir Oleg Sentsov, réalisateur ukrainien emprisonné en Russie. Dans le cadre de ce projet, les artistes attirent l’attention sur le destin de leurs collègues de différents pays emprisonnés pour des motifs politiques. Johnny Depp se fait prendre en photo avec un panneau indiquant la date de l’arrestation de Sentsov, la durée et le lieu de son emprisonnement.
Les musées dans la zone de guerre à Slovyansk et Lysytchansk seront réorganisés en centres culturels modernes. Ces changements auront lieu dans le cadre du projet le«Musée est ouvert pour les travaux» de l’Ukraine Crisis Média Center.
La série des discussions publiques pour le 3ème anniversaire aura lieu à Kyiv dans le cadre du programme culturel l’«Arsenal de la Liberté». Les participants discuteront de la Révolution de la Dignité et partageront leurs souvenirs. La discussion du 24 novembre sera accompagnée par les dissidents Moustafa Djemilev et Semen Glouzman.