Le 24 juin 2017 à Dnipro, quelques personnes armées ont tiré sur un groupe assis sur la terrasse d’un café ou se trouvaient des anciens combattants de l’opération anti-terroriste. L’un d’eux a été tué sur le coup, un autre est décédé à l’hôpital et un troisième a été hospitalisé avec des blessures graves. Actuellement, la police mène une enquête.
Malheureusement, ce n’est pas le premier assassinat de militaires ukrainiens dans les villes pacifiques de l’Ukraine. De temps en temps, on accuse le FSB et on y voit «la main du Kremlin ». Parfois, celle du pouvoir ou il ne s’agit que d’un meurtre banal quotidien. L’UCMC a préparé un article sur quelques cas d’assassinat de militaires et de bénévoles ukrainiens ayant fait le plus de bruit.
Yaroslav Babitch : un suicide suspect
Le 26 juillet 2015, Yaroslav Babitch, idéologue et juriste du régiment « Azov » est retrouvé pendu dans son propre appartement. Le lendemain de son suicide, le service de presse du ministère de l’Intérieur s’est dépêché d’assurer qu’il s’agissait d’un suicide par négligence. Soi-disant, il se serait étranglé en voulant obtenir une satisfaction sexuelle : en se serrant la gorge avec une corde lors des jeux érotiques. Cependant, la famille et les proches refusent de croire en cette version. Larysa Babitch, veuve de Yaroslav, pense que les assassins de son époux n’ont pas choisi cette méthode par hasard. D’un côté, ils voulaient discréditer Yaroslav Babitch aux yeux de ces camarades, d’un autre côté, ils voulaient décourager sa famille d’attirer l’attention sur ce meurtre pour éviter la honte. Entre outre, la veuve de Babitch n’a jamais pu obtenir le statut de « victime » et la police a classé l’affaire criminelle sans même avertir la famille.
Oleg Mouzhtchil : saboteur ou patriote
Le 9 décembre 2015, le Service de sécurité de l’Ukraine a mené une opération de neutralisation d’un « groupe de sabotage et de renseignement, qui planifiait des attentats terroristes en Ukraine ». Lors d’une opération, 7 personnes ont été arrêtées, dont 3 citoyens russes et 4 citoyens ukrainiens, des engins explosifs, des armes automatiques et des grenades ont été saisis. Une personne, qualifiée de « chef du gang » a été tuée sur place. Il a été identifié rapidement : Oleg Mouzhtchil (connu également sous le nom de Serhiy Amirov et sous le nom de guerre de Lesnik), originaire de Donetsk, membre de l’unité de Renseignement du Corps volontaire ukrainien « DUK Secteur Droit ». Lesnik était un des fondateurs de l’organisation « Trident de Stéphane Bandera », devenue plus tard la base de Pravy Sektor. Lesnik occupait un poste de gradé dans le « Trident » dans la région de Donetsk. Il a participé à la guerre de Tchétchénie. Selon l’information parue sur les réseaux sociaux, Lesnik faisait partie de l’unité « Teni » (Ombre) agissant à l’arrière-front des terroristes dans le Donbass. Oleg Mouzhtchil a critiqué activement le gouvernement ukrainien et faisait même les allusions que ses partisans étaient responsables des incendies ayant eu lieu dans les boutiques « Roshen ». Son assassinat a provoqué une vague de mécontentement dans la société ukrainienne, car plusieurs personnes estiment que le gouvernement ukrainien a commandé l’assassinat d’un guerrier expérimenté dangereux pour lui.
Olexandre Charaberush : l’ennemi de la Russie et de la DNR
Le 31 mars, dans la matinée, une voiture explosait à Marioupol. La police n’a pu que constater que l’homme qui était au volant avait été tué sur place. C’était Olexandre Charaberush, colonel du Service de Sécurité d’Ukraine, chef du Service de Renseignement de la région de Donetsk. Selon Vyatcheslav Abroskine, chef de la police de la région de Donetsk à l’époque, la version principale des enquêteurs est un acte terroriste, organisé par un groupe de sabotage de la DNR. Jusqu’à 2014, Charaberush travaillait dans le Département régional du Service de Renseignement à Donetsk. Un grand nombre d’articles décrivant Olexandre Charaberush, comme « un bourreau des séparatistes capturés » et « le dirigeant d’une unité du Service de Renseignement participant directement aux combats contre la DNR » ont été publiés sur les sites Internet pro-russes. Vitaly Sizov, journaliste ukrainien rappelle qu’Olexandre Chodakovsky, ancien collègue de Charaberush et chef de guerre de la DNR a publiquement menacé Charaberush. Dans cette affaire, la trace russe reste vraiment la version la plus probable.
Serhiy Oliynyk : la mort insensée
Le 22 juin 2017, dans la soirée, un jeune homme jouait du synthétiseur dans le centre de Kiev. Un passant, un homme en état d’ébriété, s’en est approché pour exiger brutalement d’arrêter. Le père du jeune musicien, ancien combattant de l’opération anti-terroriste, chef du 1er bataillon de renseignement de la 54e brigade, Serhiy Oliynyk a pris la défense de son fils. Un conflit a alors éclaté. Après une altercation, l’homme ivre est rentré chez lui, a pris un couteau et est ressorti. Il s’est approché d’Oliynyk, assis sur un banc, près de l’endroit où son fils jouait et l’a frappé à coup de couteau. Oliynyk est mort sur place. L’homme a été arrêté, il sera jugé.
Yuriy Vozniy : meurtre dans le Donbass
Le 27 juin 2017, vers 19h00, une explosion secouait la rue Sadova du village d’Illinivka dans la région de Donetsk. C’était une voiture avec des agents du Service de Sécurité de l’Ukraine. L’un est mort sur le coup, deux autres ont été blessés. Les enquêteurs ont déterminé que l’homme tué était Yuriy Vozniy lieutenant-colonel du SBU. Cet incident a été qualifié d’acte terroriste. Pour le moment, les enquêteurs ne savent pas encore si les assassins voulaient tuer Yuriy Vozniy ou si leur objectif était des agents du SBU tout court. Pour le moment, personne n’a été arrêté.
Maxim Shapoval : survivre à l’aéroport de Donetsk et périr à Kyiv
Le 27 juin 2016, une voiture explosait dans un quartier calme de Kiev. L’homme au volant est mort sur le coup. C’était Maxim Shapoval, chef de l’unité spéciale du Service de Renseignement auprès du ministère de la Défense. Les collègues du Shapoval assurent qu’il était responsable de la sécurité de Denis Voronenkov, ancien député du Parlement russe, ayant demandé l’asile politique en Ukraine. L’unité dont Maxim Shapoval était le chef avait participé activement aux combats dans le Donbass, notamment à l’aéroport de Donetsk et sur les territoires occupés. Les enquêteurs privilégient la version que Shapoval a été tué par les services spéciaux russes. Cependant, pour le moment, l’enquête n’a pas avancé du tout.
Maxim Ivachtchouk et Olexiy Wagner : l’intérêt économique ou la vengeance pour le 9 mai
Le 24 juillet à Dnipro, une fusillade coûtait la vie à deux personnes : Olexiy Wagner, ancien combattant du 20e bataillon d’infanterie motorisée de la 93e brigade et Maxim Ivachtchouk, ancien combattant du 11e bataillon d’infanterie motorisée de la 59e brigade. La troisième victime est Edmond Saakyan, ancien volontaire et avocat d’anciens combattants victimes d’une bagarre avec des pro-russes à Dnipro le 9 mai 2017. La police s’est montrée efficace et a arrêté les attaquants. Selon les premières données, le conflit aurait éclaté à cause d’une affaire juridique concernant une ferme, dont les propriétaires avaient engagé Saakyan comme avocat. Cependant, selon une version non-officielle, ceci serait une vengeance pour les événements du 9 mai, quand une bagarre a éclaté entre les anciens combattants et des sportifs lors d’une manifestation pro-russe organisée par Olexandre Vilkoul, député du Bloc d’opposition. Olexiy Wagner était l’un des anciens combattants ayant participé à cette bagarre. L’enquête est en cours.