La réunion à Minsk, Moscou/Opération spéciale en Italie, COVID-19

apostrophe.ua
Donbass: La situation dans la zone du conflit

Au cours de la semaine écoulée, les troupes russes ont continué à violer la trêve, en déployant entre autres des armes interdites par les accords de Minsk, telles que des mortiers de calibre 120mm et 82mm, ainsi que des lance-grenades, des mitrailleuses lourdes et des armes de petit calibre.

En outre, les troupes russes ont déployé des armes de petit calibre pour tirer sur la zone de retrait des armes № 3 à Bohdanivka-Petrivske. Les militaires ukrainiens ont préféré respecter la trêve et ne pas riposter.

Le 27 mars, les troupes russes ont déployé des mortiers de calibre 120mm et 82mm, des lance-grenades, des mitrailleuses lourdes et des armes de petit calibre aux abords de Myronivsky, ainsi que des lance-grenades et des armes de petit calibre aux abords de Pivdenne, des lance-grenades et des mitrailleuses lourdes aux abords de Louhanske et Troitske.

Aucun cas de coronavirus n’est enregistré au sein des Forces armées de l’Ukraine.


La réunion à Minsk: l’idée du comité consultatif est dans l’impasse

La semaine dernière, une attention particulière a été attirée sur les négociations du Groupe de contact trilatéral sur le règlement du Donbass, la décision de former un soi-disant Conseil consultatif du Groupe de contact trilatéral devait être officiellement signée le 25 mars. Seules les délégations de l’Ukraine et des «représentants des pseudo Républiques» devaient devenir pour la première fois les principales parties aux négociations, et la Russie devenait observateur.

Cette décision a provoqué l’indignation de la société ukrainienne, la critique des experts et même une scission au sein du parti présidentiel «Serviteur du peuple».

Et bien qu’il n’y ait pas de réunion physique à Minsk le 25 mars (elle s’est tenue par vidéoconférence dans le cadre de l’épidémie), cela n’a pas éliminé le danger: la Fédération de Russie avait une idée de la manière d’approuver légalement le document, même si les parties étaient éloignées les unes des autres.

Les négociations se sont avérées exténuantes. Elles ont duré trois jours, du 24 au 26 mars. Et avec pour conséquence, Moscou ne célèbre pas la victoire.

Malgré la signature personnelle du président de l’Office du président de l’Ukraine, Andriy Yermak, en vertu du protocole du Groupe de contact trilatéral du 11 mars, cette semaine la délégation ukrainienne a essentiellement changé de position. Kyiv n’a pas accepté de mettre en place un conseil consultatif dans le format préalablement convenu.

Au lieu de mettre officiellement en place le Conseil consultatif, les négociateurs ukrainiens ont suggéré que les Russes poursuivent leurs consultations sur la question.

Pour Kyiv, de nouvelles consultations signifient de trouver un format «souple» plus acceptable pour un tel organe consultatif, mais pour Moscou, la formule du Conseil consultatif convenue le 11 mars est bénéfique: cette formule retire la Russie des parties aux négociations, ajoute la qualité de sujets aux  combattants pro-russes et des arguments pour la Russie sur le prétendu «conflit interne» en Ukraine.

La partie ukrainienne après la vidéoconférence du Groupe des contacts n’a presque pas commenté ses résultats. Au lieu de cela, les médias russes et les sites Internet des pseudo-républiques étaient remplis de commentaires des représentants de la Russie et des pseudo Républiques, qui se plaignaient que l’Ukraine aurait soi-disant radicalement changé sa position au sein du Conseil consultatif jusqu’à ce qu’elle abandonne complètement la création de ce dernier.

Les membres du Groupe n’ont pas réussi non plus à s’entendre sur d’autres questions. Aucun progrès n’a été réalisé sur toutes les autres questions: ni le nouvel échange de personnes détenues illégalement ni l’ouverture de points de contrôle supplémentaires ou de nouvelles zones de retrait des armes n’ont été possibles.


“Bons baisers de Russie” : Moscou utilise l’épidémie pour couvrir son opération spéciale en Italie

© lastampa.it

Alors que le monde entier lutte contre l’épidémie de coronavirus, la Russie cherche à utiliser la pandémie dans son propre intérêt. Elle envoie en particulier une «aide humanitaire» en Italie. Olga Tokariuk a écrit sur ce sujet un article pourHromadske.ua, avec des références à la presse italienne.

La colonne de camion kaki roule sur les autoroutes italiennes désertes. Les camions militaires «KAMAZ» portent des rubans tricolores et des autocollants «Bons baisers de Russie». C’est ainsi que le Kremlin a appelé son envoi d’aide humanitaire en Italie qui lutte contre le coronavirus. Cependant, il s’agit davantage d’une opération spéciale visant à frapper l’UE et l’OTAN et à remettre à l’ordre du jour la question de la levée des sanctions contre la Russie.

Le 21 mars, le Premier ministre italien Giuseppe Conte et le président russe Vladimir Poutine ont convenu d’une aide de la Russie. Le premier avion militaire IL-76 en provenance de Russie a atterri dans la soirée du 22 mars à la base militaire de Pratica di Mare, près de Rome. Et le 25 mars, une colonne de 22 «KAMAZ» russes a traversé l’Italie: de Rome au nord, vers Bergame la ville la plus touchée par le coronavirus, situé à 600 km de la capitale italienne.

«80% de l’aide russe est inutile». Le 25 mars, juste au moment où une colonne de KAMAZ couleur tramway russe se rendait à Bergame, le journal italien La Stampa, citant ses propres sources dans les cercles politiques les plus élevés et l’état-major italien, a rapporté que la plus grande partie de l’aide russe qui était arrivée dans le pays ne servait à rien. La Russie a envoyé en particulier des laboratoires mobiles pour la stérilisation et du matériel pour la désinfection des locaux et des rues. Dans le même temps, l’Institut supérieur italien de la santé considère la désinfection des rues comme une mesure inefficace dans la lutte contre la propagation du coronavirus.

Qui gère l’opération? Il est à noter que l’opération sur «l’assistance» envoyée à l’Italie est gérée par le ministère russe de la Défense, et non par le ministre de la Santé. Selon La Stampa, le personnel arrivé en Italie a des grades militaires. La délégation russe comprend des médecins militaires et des virologues. Elle est dirigée par le général Sergei Kikot qui en 2019 a tenté de nier auprès de l’Organisation internationale pour l’interdiction des armes chimiques que le président syrien et allié de la Russie Bashar al-Assad utilisait des armes chimiques – malgré de nombreuses preuves du contraire.

Quel est le véritable objectif de la Russie? Tout cela ressemble à une opération de propagande à grande échelle de la Russie qui vise plusieurs objectifs. Premièrement, elle renforce l’influence géopolitique de la Russie en Italie et dans la région. Deuxièmement, de cette façon, la Russie sème la discorde au sein de l’Union européenne et de l’OTAN, et renforce la rhétorique déjà présente en Italie selon laquelle les vrais amis de ce pays ne sont pas ses partenaires occidentaux, mais la Russie et la Chine. L’Italie abrite le cinquième plus grand contingent de l’armée américaine au monde, et la marche triomphale de la technologie russe dans un pays membre de l’OTAN est un défi révélateur.

Troisièmement, grâce à cette opération publicitaire pour sauver l’Italie, la Russie tente de mettre les sanctions à l’ordre du jour. Les autorités italiennes, dirigées par le Premier ministre Conte, partagent officiellement la position de l’Union européenne et ont toujours soutenu le maintien des sanctions contre la Russie. En Italie, cependant, des voix en faveur de leur abolition se font souvent entendre, en particulier de la part du parti d’extrême droite Liga et de son chef Matteo Salvini.

En cherchant à utiliser la pandémie de coronavirus à leur avantage, les diplomates russes promeuvent maintenant activement l’idée que les sanctions doivent être levées en guise de signe de solidarité dans la lutte contre une menace mondiale.


Comment l’Ukraine lutte-t-elle contre le COVID-19?

© slovoidilo.ua

Au matin du 31 mars,  549 cas d’infection au coronavirus ont été enregistrés en Ukraine, dont 13 décès. Pour plus d’informations sur la lutte contre le coronavirus en Ukraine, lisez le Ukraine World chronicle.