Jour 57 de résistance:  Marioupol, «mobilisation» pour l’armée russe dans la région de Kherson, le nouveau Babyn Yar dans le village de Manhoush près de Marioupol

Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyi a déclaré que le ministère de la Défense était prêt à débloquer Marioupol par des moyens militaires. Zelenskyi a noté que la solution militaire à l’occupation des villages et des villes d’Ukraine nécessite l’aide des partenaires occidentaux.  Le chef de l’État a fait cette déclaration lors d’une réunion préparatoire conjoint avec le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez et la Première ministre danoise Matte Fredriksen, jeudi 21 avril. « Il y a une voie militaire. Nous devons nous y préparer, et nous nous préparons afin d’être puissants, et nous avons besoin de l’aide de nos partenaires.  C’est difficile pour nous de faire ça seuls », a déclaré Zelenskyi.

La deuxième voie, selon Volodymyr Zelensky, est diplomatique et humanitaire, ce qui peut être fait rapidement. Mais jusqu’à présent, aucun accord n’a été trouvé. Plus tôt dans la journée, on a appris que l’armée russe avait refusé de prendre d’assaut l’usine d’Azovstal à Marioupol, où se trouve l’armée ukrainienne, et avait adopté une tactique de siège de l’usine. 

Dans la région de Kherson, les occupants ont annoncé une mobilisation et préparent un «référendum». Dans le territoire occupé de Kherson, les Russes ont annoncé la mobilisation des hommes, et prévoient un soi-disant « référendum » et « recensement de la population ». Ceci est indiqué dans le résumé de l’état-major général des forces armées ukrainiennes à 18 heures. En outre, selon les informations disponibles, un soi-disant « référendum » est prévu pour le 1er mai dans la partie occupée par la Russie de la région de Kherson Et dans la période du 2 au 10 mai, «un recensement de la population». Il est interdit aux habitants de se déplacer entre les villages et les communes». 

On a également appris que le 21 avril, le couloir humanitaire de la région de Kherson n’a pas fonctionné, les Russes n’autorisaient pas les bus à faire sortir les gens, tandis que les bombardements se poursuivaient. Les occupants ont également capturé le coordinateur de la colonne d’évacuation.

C’est ce qu’a déclaré le maire de Kryvyi Rih Oleksandr Vilkoul sur Facebook : « Message de colère et d’inquiétude. Aujourd’hui, le couloir humanitaire convenu au niveau gouvernemental depuis la région de Kherson n’a pas fonctionné. Nos ambulances et nos bus ont été bloqués et retenus au point de contrôle des occupants derrière Osokorivka avant « Kavoun ». Martchouk, le chef de la collectivité territoriale unie de Novovorontsov, est détenu.  Des négociations sont en cours pour le libérer ».

Selon Vilkoul, les voitures se sont arrêtées jusqu’à 16h30 et ont été contraintes de revenir.

Nouveau Babyn Yar: à Manhoush, les Russes ont probablement enterré jusqu’à 9 000 habitants de Marioupol. Un satellite a enregistré une fosse commune dans le village de Manhouch, occupé par la Russie, à moins de 20 kilomètres de Marioupol. Jusqu’à 9 000 habitants de Marioupol peuvent être enterrés dans cette tombe.

Cela a été rapporté par le conseil municipal de Marioupol sur Telegram. Le nombre d’enterrés est indiqué par une comparaison avec des photos satellites de l’inhumation à Boutcha, où 70 personnes ont été identifiées. Sur les photos de Maxar du 9 avril, le secteur des fosses communes à Manhoush est 20 fois plus grand. Les occupants ont creusé de nouvelles tranchées près de Marioupol et les ont remplies de corps tous les jours pendant tout le mois d’avril. Des sources du conseil municipal de Marioupol rapportent que dans de telles tombes, les corps sont placés en plusieurs couches.

Selon des estimations prudentes, le nombre total de tués par l’armée russe à Marioupol est de 22 000 personnes. Le maire Vadym Boytchenko a commenté : « Le plus grand crime de guerre du XXIe siècle a été commis à Marioupol. C’est le nouveau Babyn Yar. Hitler à l’époque avait tué des Juifs, des Roms et des Slaves.  Et maintenant Poutine tue des Ukrainiens. Il a déjà tué des dizaines de milliers de civils à Marioupol. Et cela nécessite une réaction puissante de tout le monde civilisé. Tout pour arrêter le génocide ».

Ukraine on Fire №42. Pourquoi la «coercition à la paix» entre Ukrainiens et Russes ne fonctionne-t-elle pas ?

L’idée d’une Ukraine indépendante et démocratique est dégoûtante pour la Russie. L’existence même de l’Ukraine rend impossible la plupart des délires géopolitiques du Kremlin. Un voisin qui construit son système politique sur les valeurs européennes et s’intègre à l’Union européenne et à l’OTAN menace existentiellement la vision de Poutine d’un empire russe modernisé. La restauration victorieuse du monde russe « historique » est le plus grand rêve et la seule raison de la guerre qui dure depuis huit ans contre l’Ukraine.

L’isolement international, la responsabilité juridique et financière et le déclin de l’économie nationale ne sont peut-être pas assez convaincants pour l’élite politique russe. Poutine a récemment déclaré que «l’opération militaire spéciale» se poursuivra jusqu’à ce que la Russie réussisse. « Actuellement, les impératifs de sécurité sont une chose, et la question du règlement des relations concernant la Crimée, Sébastopol et le Donbass dépasse le cadre de ces accords. Autrement dit, nous sommes à nouveau dans une impasse », a-t-il de nouveau rejeté la position de l’Ukraine dans les pourparlers.

La question logique est la suivante : un processus de paix efficace entre la Russie et l’Ukraine est-il vraiment possible ? Le monde peut-il forcer la Russie à la paix ? Nous chercherons des réponses dans Ukraine on Fire №42.

Participants:

Vadym Karpyak, journaliste et présentateur de télévision

Halyna Herasym, chercheuse au Centre ukrainien d’étude du droit et de la criminalité

Andriy Kovalyov, candidat en sciences politiques, historien, journaliste