Olena Didenko est la coordinatrice du Mouvement écologique «Pour une Terre confortable» et de l’Union Civile «Volonté de Communautés». Depuis plusieurs années, accompagnée des activistes du Mouvement 333, elle réalise des miracles en transformant des terrains abandonnés, des décharges et des parcs publics abandonnés en oasis florissants. Avec son groupe d’amis, elle organise aussi des fêtes païennes traditionnelles, telles que la nuit de Kupala.
Dans une interview exclusive à l’UCMC, elle explique d’où vient chez elle ce dévouement pour la terre, la nature, les traditions et comment elle et ses amis font pour rendre le monde plus beau.
Pourquoi les problèmes écologiques sont si importants à vos yeux?
Car vivre en respectant l’environnement est naturel, c’est tout du moins comme ça que je le ressens, car la Terre est notre Maison à tous. Nous sommes les maîtres dans notre maison et c’est à nous de la protéger et de la respecter. Sa protection et son avenir ne dépendent que de nous.
Chaque être humain sur terre est une partie de la nature et, indépendamment de son ressenti et de son comportement qui consiste à vivre avec un sentiment de gratitude et de respect pour tous les cadeaux offerts par la vie, la Terre ressent cet être humain comme son enfant en lui offrant soutien et protection.
Comment êtes-vous devenue une activiste dans la protection de l’environnement
Je suis membre de l’ONG «Nouvelle Atlantide» qui fêtera son 20ème anniversaire cette année. Nous avons commencé à nettoyer les parcs en 2007. Le premier ramassage de déchets a eu lieu le 3 mai 2007 dans le Parc paysager du district de Solomensky à Kiev, ensuite, nous avons organisé plus d’une quarantaine d’actions locales dans les parcs et les espaces verts de Kiev et 4 actions à plus grande échelle.
Mais cela ne suffisait pas: nettoyer les déchets, attendre la prochaine accumulation de nouveaux déchets et re-nettoyer à nouveau, etc. Alors Anna Routkovska, présidente et fondatrice de la «Nouvelle Atlantide» a eu une bonne idée: créer le Mouvement Écologique«Pour une Terre confortable».
L’immeuble où elle habite se trouve tout près d’un parc, ou plus exactement devant une partie en pente raide de ce parc. Et tous les ans, quand la neige fondait à l’arrivée du printemps, chaque fois qu’elle arrosait les fleurs sur la fenêtre de sa cuisine, elle observait tristement qu’en disparaissant, la neige mettait à nu des tas d’ordures. Nous avons nettoyé la pente, nous avons mis des pancartes faisant appel à la conscience des gens, mais en vain. Et il fallait nettoyer encore et encore. Nous avions beau nettoyer, il suffisait que quelqu’un jette un paquet vide, un emballage ou une bouteille et tout recommençait. Alors, un jour, Anna a regardé par la fenêtre et elle s’est dite: ici, il y aura des fleurs. Nous l’avons donc aidée à nettoyer les déchets et à arracher les mauvaises herbes. Et ensuite, nous y avons planté des fleurs, et nous avons décoré les parterres avec de vieux arbres abattus dispersés sur la colline, nous avons mis une clôture, fait un petit bonhomme rigolo avec une branche pour qu’il garde notre petit jardin et nous avons tout repeint avec des couleurs vives. Et en quelques jours, ce dépotoir s’est transformé en un joli petit coin accueillant et confortable. Un miracle que nous avons réalisé nous-mêmes.
Comme ça durant tout l’été, Anna n’a plus à contempler des montagnes de déchets, mais de belles fleurs. En descendant l’escalier, les gens s’arrêtaient pour admirer les fleurs, pour les prendre en photo et prendre en photo notre petit bonhomme en bois, et ensuite ils repartaient comme s’ils avaient repris des forces.
Et au printemps suivant, la neige fondant ne révélait plus de déchets, mais nous pouvions y voir des germes de tulipes, d’iris, et de jonquilles qui avaient été plantés l’année dernière. Tout cela a mis tellement de joie et de chaleur dans nos coeurs! C’est ainsi que le mouvement «Pour une Terre confortable» est né. Et nous avons commencé à planter des fleurs dans les endroits abandonnés où les gens jetaient des ordures, dans les parcs et les zones vertes et cela est devenu une partie très importante de ma vie.
Quelles actions menez-vous en tant que bénévole d’un mouvement écologique? Quel est le rôle des bénévoles?
Nous plantons des fleurs dans les parcs et les lieux publics, nous rendons la terre plus belle même si c’est par petits morceaux. Nous puisons notre force et notre inspiration dans le travail de la terre et la création de belles choses, nous attirons aussi les enfants dans notre travail en les faisant passer, avec nous, par toutes les étapes à partir de la graine, en passant par la merveilleuse naissance de la vie, des soins pour la croissance de la plante, la floraison, les soins pour cette fleur jusqu’à son sommeil d’automne. Nous essayons de transmettre aux enfants et aux adultes l’amour pour la terre et la reconnaissance, car ce qui est tellement nécessaire à chaque personne, surtout dans le monde moderne, c’est de vivre en harmonie avec l’environnement et, de cette manière, avec elle-même. Nous avons déjà des adeptes: le Club des étudiants auprès de l’université «KROK», depuis trois ans, leur projet «Creative flowers»implique les élèves dans la création de parterres fleuri là à la place décharges.
Vous trouvez que l’État n’agit pas suffisamment pour protéger l’environnement ? Que faut-il faire pour améliorer la situation?
Le pays commence par chacun de nous, car notre vision du monde, notre responsabilité, notre dignité, notre gratitude, notre bienfaisance, notre compassion et notre amour pour notre terre, qui sont des qualités toute à fait naturelles, ces qualités-là sont à l’origine de changements qui concernent tout le monde, tout le groupe de personnes qui construisent un nouveau pays, une nouvelle conscience universelle de la vie. Et à certains moments, on se rend compte que nous ne pouvons pas vivre autrement. Et nous continuons notre chemin en rêvant d’un meilleur avenir pour notre pays!
Comment voyez-vous le mariage entre le monde moderne et les traditions anciennes?
Les traditions sont des traditions si elles ont traversé les siècles et les millénaires et sont toujours respectées par les gens, car elles sont fondées sur l’amour et le sens. Les traditions sont un support important et les respecter nous donne la possibilité de rejoindre la force de nos ancêtres, la force de la famille et de la terre natale. L’homme moderne est un enfant de la Terre tout comme il l’était il y a 100 et 1000 ans, qui vit selon les mêmes Lois de la Nature, les Lois de l’Univers.
Vous organisez des fêtes païennes traditionnelles, comme par exemple la nuit de Kupala (célébration traditionnelle des peuples slaves célébrée aux environs du solstice d’été). Comment ces festivités se déroulent-elles? S’agit-il d’une passion qui vous est propre ou croyez-vous que ces fêtes doivent être préservées et transmises aux générations futures?
Nous sommes tous des chrétiens orthodoxes, mais nous continuons à célébrer les fêtes traditionnelles, car pour nous c’est la Nature Sacrée. Il est important à nos yeux de toucher de près les sacrements que nous donnent la Nature, les sentir, s’adresser à la Nature et lui demander de nous soutenir, la remercier sincèrement pour tout ce qu’elle nous offre, devenir meilleurs, plus ouverts, plus lumineux à l’intérieur de notre âme et mieux ressentir à quel point l’Univers est merveilleux et que nous sommes les beaux enfants de cet Univers.
Les célébrations sont toujours sympas, nous invitons nos amis, nos proches ou tout simplement ceux qui souhaitent nous rejoindre. Nous perpétuons les coutumes traditionnelles, chantons et offrons à tous des plats et des sucreries traditionnels.
Les parents sont invités avec leurs enfants. Nos enfants font la fête avec nous et ils sont très actifs. Donc, les générations suivantes deviennent les héritières et les gardiennes de ces traditions, transmises de génération en génération.
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