Situation dans la zone du conflit
Au cours de la semaine écoulée, les combattants pro-russes ont à plusieurs reprises violé la trêve aux abords de la communauté de communes de Zolote-4 qui se trouve dans une de zones de retrait des armes. Le 17 octobre, la mission spéciale de suivi de l’OSCE a également enregistré des cas de violation de la trêve aux abords de Petrivske, qui se trouve aussi dans une de zones de retrait des armes, mais dans le territoire non-contrôlé par les autorités ukrainiennes.
Le 17 octobre, un convoi, que la Russie appelle «humanitaire», est entré illégalement dans le territoire occupé de l’Ukraine. C’est le 87ème convoi depuis le début de la guerre, l’Ukraine n’a ni l’accès ni la possibilité d’effectuer les contrôles douaniers et frontaliers appropriés. Dans le passé, la Russie utilisait de tels convois pour fournir une assistance logistique au soutien de ses forces dans le Donbass.
Protocole de Minsk: la sécurité avant la politique. L’un des sujets importants du débat portait sur le danger de discuter de la mise en œuvre de la partie politique du Protocole de Minsk séparément des questions de sécurité, qui incluent le cessez-le-feu et le retrait des troupes russes du territoire occupé. «Auparavant, toutes les propositions étaient liées à la partie sécuritaire et essentielle des accords. Dans ce contexte, je suis très gêné de constater que nous ne discutons que du bloc politique qui attribue à l’Ukraine la responsabilité de sa mise en œuvre, et nous prenons pour acquis ce que la Russie doit faire. Il est impossible de trouver un accord avec Poutine. Il est donc important de ne pas céder à la Russie et d’agir dans le souci de protéger les intérêts ukrainiens », a déclaré Iryna Herashchenko, membre du Parlement ukrainien et coprésidente de la faction de la Solidarité européenne. Selon la députée, il est important que l’Ukraine ne cède pas à Poutine, car il est impossible de trouver un accord avec le président de la Fédération de Russie.
Comprendre les véritables causes de l’agression russe contre l’Ukraine. Inna Sovsun, députée du parti «Holos», a déclaré que l’important est de ne pas perdre de vue que les véritables causes de l’agression russe en Ukraine sont les suivantes: «Pour comprendre comment résoudre ce conflit, nous devons comprendre pourquoi Poutine a attaqué l’Ukraine. La démocratisation de l’Ukraine est la seule cause de l’agression russe. C’est ce dont la Russie a le plus peur. L’objectif de Poutine est la non-existence de l’État ukrainien». En conséquence, l’Ukraine doit créer un réseau de soutien international et démontrer en permanence que la Russie est l’ennemi de la démocratie dans le monde. Négocier avec la Russie sans plan stratégique clair est une position faible et risquée.
Alya Shandra, rédactrice en chef de la ressource en langue anglaise EuromaidanPress, a également souligné l’importance de comprendre les motivations de l’adversaire. «A la recherche d’un moyen de résoudre le conflit dans le Donbass, nous devons comprendre ce que veut notre adversaire. C’est la fédéralisation de l’Ukraine et la consolidation du statut spécial permanent du Donbass. Ces plans du Kremlin sont indiqués dans la correspondance de hauts responsables du Surkov Leaks et c’est dans cette perspective que l’Ukraine doit formuler sa réponse à l’agresseur».
Arrêter de penser à la paix qui s’installera demain. Roman Bezsmertny, ancien représentant de l’Ukraine au sein du Groupe de contact tripartite à Minsk, a souligné l’importance de réaliser que la guerre ne se terminera pas demain, malgré tous les souhaits des Ukrainiens. «Nous devons cesser de penser que la paix est sur le point d’arriver. Non seulement de nouveaux conflits internationaux sont à l’ordre du jour, mais peut-être un conflit mondial avec l’utilisation d’armes de haute technologie. Nous devons construire une industrie de défense et être prêts à nous défendre et à faire partie de la sécurité mondiale. Non seulement nous ne pouvons pas réduire les dépenses de défense, mais, inversement, nous devons les augmenter», a déclaré Bezsmertny. En outre, l’ancien représentant de l’Ukraine à Minsk a souligné l’importance de former un bloc contre la Russie et de définir l’orientation de l’Ukraine à l’égard de l’adhésion à l’OTAN en tant qu’objectif stratégique.
Yuriy Hudymenko, représentant du parti «Axe Démocratique» et co-organisateur du mouvement «Résistance à la capitulation», a convenu de l’importance de communiquer à la société les besoins de la «longue guerre» avec la Russie: «Il est nécessaire de communiquer au public l’idée que l’Ukraine va continuer à se battre contre la Russie pendant longtemps. En fait, cette guerre n’arrête pas et dure depuis plusieurs siècles. Ils (le Kremlin) ont un objectif: ramener l’Ukraine sous leur contrôle total, et ils veulent y parvenir. Notre objectif n’est pas d’entrer à nouveau dans l’empire russe », a-t-il déclaré.
Maintien et renforcement des sanctions. Un mécanisme de pression important sur la Fédération de Russie demeure le mécanisme des sanctions. Oleksandr Danyliuk, chef du Centre de réforme de la défense, a souligné l’importance du maintien des sanctions: «La tâche principale est maintenant de réfléchir à ce qu’il faut faire pour empêcher la levée des sanctions contre la Russie et, au contraire, pour les renforcer. Pour cela, nous devons nous-mêmes donner l’exemple au monde et ne nous permettre aucune affaire avec la Russie. Et aussi pour dire que la Russie a manqué à ses obligations internationales en vertu du Mémorandum de Budapest et pour rechercher de nouveaux formats de négociation».
Non pas les accords de Minsk, mais le protocole de Minsk: des sanctions non seulement pour Minsk. Oleksandr Danyliuk, chef du Centre de réforme de la défense, a souligné que le Protocole de Minsk est souvent appelé à tort «accord de Minsk», ce qui donne la fausse impression que ces accords constituent un accord international important. Selon l’expert, le protocole de Minsk n’est qu’un document tactique conclu pour mettre fin à l’agression russe de septembre 2014 (Minsk-1) et février 2015 (Minsk-2). Et même si l’Ukraine met en œuvre tous les articles des accords de Minsk, cela ne suspendra pas les actions de la Russie et ne l’obligera pas à faire la paix.
«Le format de Minsk s’est épuisé. Aujourd’hui, malheureusement, la Russie, ainsi que la France et l’Allemagne, cherchent à sortir de ce format pour lever les sanctions. Et aujourd’hui, nous ne devrions pas discuter de la façon de forcer les Russes à quitter le Donbass. Il y a 3 corps d’armée et ils n’iront nulle part, même si l’Ukraine accepte la fédéralisation. Aujourd’hui, nous ne parlons de Minsk et de la Normandie que sous l’angle de ce que l’Ukraine doit faire pour que les sanctions soient non pas levées, mais qu’elles soient renforcées».
Selon l’expert, l’Ukraine ne devrait plus faire appel au protocole de Minsk, mais au non-respect par la Russie du mémorandum de Budapest, aux termes duquel elle garantissait l’intégrité territoriale de l’Ukraine et l’absence de pression économique en échange du désarmement nucléaire. Et c’est précisément le non-respect par la Russie de ces traités internationaux qui doit faire l’objet de sanctions, non seulement celles imposées par les États-Unis et la Grande-Bretagne, mais également d’autres pays européens.
«Auparavant, nous étions convaincus qu’il y avait un choix entre les accords de Minsk et la «guerre jusqu’au dernier soldat». Maintenant, ils disent que nous avons le choix entre la «formule de Steinmeier» ou la «clôture autour du Donbass». Mais nous n’avons pas encore utilisé toutes les possibilités dans le cadre du mémorandum de Budapest », reconnaît Andriy Senchenko, président de l’ONG «Force du droit».
Le 20 octobre, la séquence a été téléchargée sur Youtube et a provoqué une discussion animée dans la société ukrainienne. Les anciens collègues, du studio «Quartier 95», du président Volodymyr Zelensky sont accusés d’avoir franchi la ligne de «l’humour noir» en se moquant de l’incendie. Certains ont également accusé la chorale d’État d’avoir pris part à un conflit politique. Selon les médias, le président Zelenski est toujours en discussion collective avec le «Quartier 95» et a la possibilité de visionner le texte du «Quartier 95» avant qu’il ne passe à l’antenne.
L’émission «Quartier 95» est diffusée sur la chaîne de télévision «1 + 1» appartenant à Igor Kolomoisky. Valeria Hontareva affirme que l’oligarque exerce une pression sur elle à cause de la nationalisation de «Privatbank». L’oligarque tente maintenant de récupérer sa banque ou de recevoir une compensation.
Sur les réseaux sociaux, les utilisateurs ont commencé à critiquer de manière écrasante la vidéo sur YouTube du «Quartier 95» et à exprimer leur mécontentement sur la page Facebook de la chorale»
Plus de 20 000 personnes ont laissé des commentaires négatifs sur la page Facebook du «Quartier 95» et plus de 2000 personnes ont fait la même chose sur la page Facebook de la chorale.
Commentaire de Valeria Hontareva. L’ex-présidente de la Banque nationale de l’Ukraine, qui vit maintenant au Royaume-Uni, a qualifié la présentation du «Quartier 95» de honte et de raillerie sur un chagrin humain.
Le commentaire de Kolomoisky. Et l’oligarque Igor Kolomoisky a loué le numéro du studio «Quartier 95», mais a assuré qu’il n’avait rien à voir avec cela.
Commentaire du ministre de la culture. Le ministre de la Culture, Volodymyr Borodiansky, a écrit qu’il avait honte de la chorale nationale ukrainienne académique et honorée du nom de Hryhoriy Veriovka.
Commentaires de l’opposition politique. La députée populaire de «Solidarité européenne», Iryna Herashchenko, a déclaré que les députés demanderaient que la chorale Veriovka n’interprète plus l’hymne national lors des séances d’ouverture et de clôture de la Verkhovna Rada.
Commentaire du directeur général de la chorale. Le directeur général de la chorale nationale, nommée en l’honneur de Hryhoriy Veriovka, Zenovy Korynets, a déclaré dans un commentaire accordé à «Ukrainska pravda» que c’était lui en personne qui avait décidé de faire interpréter par la chorale, avec le «Quartier 95», une chanson sur l’incendie de la maison de Hontareva», et qu’il en avait honte. «C’est ma mauvaise décision. Pas celle de l’équipe, parce que l’équipe ne voulait pas vraiment participer à cet événement».
«On nous a proposé de faire cette chanson avec Yevheh Koshovy (acteur du «Quartier général»). Nous avons eu une conversation, car j’ai moi-même estimé que c’était un texte indécent contre Valeria Hontareva. Mais ils nous ont dit: «Mais, regardez, nous nous moquons de tout le monde: de Kolomoisky, du président, des députés… Nous faisons tout cela depuis 20 ans, en nous moquant des fonctionnaires et il n’y a rien de grave. Tout le monde discute beaucoup sur ce sujet. Maintenant, je me sens mal à l’aise. C’était une mauvaise décision. Mais c’est fait. Je m’excuse auprès de Valeria Hontareva».
Il estime également que la Verkhovna Rada ne devrait pas priver la chorale de son droit de chanter l’hymne de l’Ukraine lors des séances d’ouverture et de clôture du Parlement, en expliquant que l’incident avait déjà eu lieu, que c’était trop tard pour changer quoi que ce soit, qu’il comprenait que c’était une mauvaise décision et il s’en excusait.
Contexte de l’événement. Valeria Hontareva a dirigé la Banque nationale en 2016 lors de la nationalisation de PrivatBank appartenant à Igor Kolomoisky. Elle vit et travaille maintenant au Royaume-Uni. Le 27 août, le tribunal du district de Pechersk de Kyiv a autorisé le Bureau d’enquête de l’État à demander le transfert forcé de Hontareva pour un interrogatoire dans le cadre d’un cas présumé d’abus de pouvoir à l’époque où elle dirigeait la Banque nationale.
Le 30 août, Valeria Hontareva s’est fait renverser par une voiture dans le centre de Londres. L’ex-présidente de la Banque Nationale prétend qu’Igor Kolomoisky la menace parce qu’elle serait son «principal ennemi». Dans la nuit du 5 septembre, une voiture appartenant à la belle-fille de Valeria Hontareva a été incendiée. Le 12 septembre, le Bureau d’investigations de l’État a effectué une perquisition dans l’ appartement de Valeria Hontareva à Kyiv. Le 17 septembre, la maison de Valeria Hontareva à Horenytchy, région de Kyiv, a été détruite par un incendie.