Situation dans la zone du conflit
En outre, Volodymyr Zelensky a souligné en particulier le besoin de flexibilité dans les accords de Minsk: «Les accords de Minsk restent les accords de Minsk, mais le temps passe, le temps change. Nous avons d’autres points de vue. Je pense qu’en principe, notre pays s’y connaît mieux, car c’est notre pays et nous connaissons très bien les gens qui vivent dans les territoires occupés. Je pense que l’essentiel est que nous avons commencé à communiquer. C’est le plus important. Je crois que c’est un bon départ: le fait de respecter ce format. Nous avons la possibilité d’atteindre un résultat et ce sera la fin de la guerre en Ukraine».Les journalistes de la chaîne soulignent qu’il s’agit « de la première communication normale entre le président ukrainien et les journalistes russes depuis les six dernières années».
Le 12 décembre, la chaîne de télévision de propagande russe «Russia 1» a rapporté que le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait accordé sa première interview complète à des journalistes russes. La chaîne a promis de diffuser dimanche une interview dans l’émission «Moscou. Kremlin. Poutine».La porte-parole du président ukrainien, Ioulia Mendel, a déclaré qu’elle n’avait organisé aucune de ces interviews. Plus tard, Zelensky lui-même a démenti en direct sur la chaîne «1+1» les informations selon lesquelles il avait accordé une interview à la chaîne russe «Russia 1».
Zelensky avait déclaré auparavant que la direction du ministère de l’Intérieur serait remplacée s’il n’y avait aucune avancée dans l’affaire du meurtre de Pavel Sheremet. Aujourd’hui, l’enquête a mis en accusation au moins cinq personnes: l’infirmière de l’un des bataillons de parachutistes Yana Dugar, la médecin et volontaire Yulia Kuzmenko, le musicien et volontaire Andriy Antonenko, les volontaires Vladyslav et Inna Hrychtchenko.
Cependant ces informations ne sont pas très convaincantes pour la société ukrainienne: aucune preuve directe d’implication dans le meurtre n’a été présentée lors de la conférence de presse, les extraits de conversations téléphoniques ne contenant pas d’informations sur Sheremet peuvent être sortis de leur contexte, et les soupçons sont basés sur le fait que les téléphones des accusés étaient éteints la nuit du meurtre et sur leur similitude physique avec des personnes qui apparaissent sur les vidéos des caméras de surveillance.
Dans le même temps, les suspects sont des personnalités bien connues des milieux de bénévoles et vétérans. Certains soupçonnent que ces détentions flagrantes ont des motivations politiques. Ce que l’enquête et les suspects disent est analysé ci-dessous dans les matériaux de l’UCMC.
Dans le même temps, le motif du meurtre n’est pas clair, même si l’enquête s’est concentrée sur l’idée de «déstabilisation de la situation dans le pays». A cette conférence de presse étaient présents le président et le chef du Service de sécurité de l’Ukraine, qui a applaudi les résultats de l’enquête.
L’enquête a mis en évidence la présence d’un motif imprimé spécial sur la veste que le complice présumé du meurtre portait le jour de l’explosion, ainsi que sa façon de marcher. Quelques mois avant le meurtre de Sheremet, Andriy Antonenko avait été opéré du pied et donc aurait pu boiter. Les enquêteurs expliquent qu’ils suspectent Antonenko en raison de ses liens avec un autre crime: l’explosion des lignes de transmission électrique dans la région de Kherson à l’automne 2015. Sur la scène de cet attentat près de la frontière avec la Crimée, il y avait un homme portant un sweat-shirt avec un motif imprimé semblable à celui du complice présumé du meurtre de Sheremet. L’enquête s’est tournée vers Antonenko également parce qu’il habite non loin de la maison de Sheremet à Kyiv.
Antonenko lui-même ne comprend pas pourquoi il est soupçonné. Il affirme que dans la nuit du 20 juillet, il se trouvait en dehors de Kyiv, dans la ville de Vorzel.
Yulia Kuzmenko. Yulia Kuzmenko travaille comme chirurgien pédiatrique à l’hôpital pour enfants de Kyiv et aide les soldats qui combattent dans le Donbass. Les enquêteurs pensent que c’est elle qui a miné la voiture de Sheremet dans la nuit du 20 juillet 2016.
Il a déclaré ceci dans un discours au tribunal du district de Petchersk de Kyiv: «Une personne est venue me voir, je ne sais pas si c’était un enquêteur ou quelqu’un d’autre. Il m’a donné une feuille de papier avec 4 photos. Une photo représentait Pavel Sheremet, une deuxième Joukov, ensuite Chapoval (un officier du Service de renseignement de l’Ukraine), une journaliste et le lieu de l’explosion à Tchongar lorsque l’électricité n’a plus été fournie à la Crimée. Et vous savez ce qu’il m’a dit? Il m’a dit: plaide coupable dans l’une de ces affaires et ta femme est libérée».
Le juge, Sehiy Vovk. Dans le même temps, une certaine méfiance de la société repose sur la personnalité du juge Serhiy Vovk. Les avocats des accusés ont demandé son remplacement, mais cette demande n’a pas été satisfaite. Les avocats de tous les suspects ont présenté des demandes pour son licenciement, mais elles n’ont pas été acceptées par le tribunal. En 2012, Serhiy Vovk a condamné Yury Lutsenko à quatre ans pour avoir prétendument célébré illégalement le jour de la milice au palais de l’Ukraine. Par la suite, la décision a été qualifiée par le Parlement européen de non conforme aux normes internationales de contentieux. Le juge Vovk a également présidé un panel de juges qui a condamné l’ancien ministre de la Défense Valery Ivachtchenko à cinq ans de prison. Il a été reconnu coupable de faute professionnelle lors de la signature en 2009 de sanctions pour la vente des biens de l’usine mécanique navale de Feodosia en Crimée. Le Parlement européen a par la suite reconnu Ivachtchenko comme prisonnier pour des raisons politiques.
La défense note également que Yana est orpheline, et qu’elle est allée pour la première fois à Kyiv en juillet 2017, lorsque Stepan Poltorak, ministre de la Défense de l’Ukraine de l’époque, lui a décerné une médaille.
Dans l’ensemble, pour son implication dans les combats, Dugar a reçu plusieurs décorations, dont une médaille «Pour le courage» et une autre «Pour la défense d’Avdiivka».
Yulia Kuzmenko. Quant à la deuxième suspecte, Yulia Kuzmenko, elle et sa défense ont demandé à ce que son ex-mari, qui pourrait confirmer qu’elle était chez elle dans la nuit du 19 au 20 juillet 2016, soit interrogé, ainsi que le directeur de l’hôpital où elle travaillait. En effet, elle déclare qu’à environ 7 heures du matin le 20 juillet, elle était sur son lieu de travail et a appris le meurtre de Sheremet en lisant la presse.
«Ma journée de travail a commencé à 8 heures. C’est la première fois que j’ai entendu parler de Sheremet», a-t-elle expliqué. Dans son discours au tribunal, la suspecte a déclaré que, lors de la conférence de presse, le ministère de l’Intérieur avait violé la présomption d’innocence en dévoilant son nom de famille et, par conséquent, «sa vie a été détruite». Elle a également ajouté qu’elle prouverait son innocence par une expertise supplémentaire, des actes d’enquête et un polygraphe.
Andriy Antonenko. L’avocat du suspect Antonenko, Konstiantyn Tatarchenko, affirme que les soupçons ne sont pas fondés: «Je pense qu’il y a une instruction du ministère de l’Intérieur, d’autres bureaux progouvernementaux, selon laquelle ce crime devrait être résolu d’ici la fin de 2019», a déclaré l’avocat.
Dans le même temps, le parquet a souligné: l’enquête a établi qu’à la veille des perquisitions chez Antonenko, il avait remis une mine MOH-50 à une autre personne. Cette mine a été confisquée.Lors de son discours devant le tribunal, Andriy a indiqué qu’il était à moitié juif et a donc jugé inapproprié d’indiquer dans l’acte d’accusation le fait qu’il «cultivait la grandeur de la race aryenne, en différenciant les membres de la société sur la base de la nationalité» et a déclaré qu’il ne ressemblait pas à l’homme qui figure dans la vidéo.