Jour 65 de résistance: Le viol comme arme, une journaliste a été tuée à la suite d’une frappe de missiles sur Kyiv, un nouveau charnier dans la région de Kyiv

Une journaliste de Radio Svoboda a été tuée des suites d’une frappe de missiles sur Kyiv. La journaliste et productrice de Radio Svoboda, Vira Hyrytch, est décédée des suites d’un missile russe qui a touché la maison où elle vivait à Kyiv. Le bombardement a eu lieu le 28 avril. Le corps de la défunte a été retrouvé sous les décombres le matin du 29 avril. Le président Volodymyr Zelenskyi a déclaré que la Russie avait tiré sur Kyiv « immédiatement » après la fin de ses entretiens avec le secrétaire général de l’ONU.

Le ministère russe de la Défense a commenté les frappes de missiles d’hier sur Kyiv, affirmant que des armes à longue portée de haute précision avaient détruit les installations de production de l’entreprise spatiale « Artem » qui fabrique des missiles à Kyiv.

«Azovstal» demande à la Turquie d’intervenir dans l’évacuation. Le commandant de la 36e brigade de Marines ukrainienne, Serhiy Volynskyi (Volyna), a appelé le président turc Recep Tayyip Erdogan à leur appliquer une procédure « d’extraction » afin de les emmener sur le territoire de la Turquie.

Volynskyi l’a annoncé lors d’une émission sur Habertürk TV. «Cher Monsieur le Président Recep Tayyip Erdogan. Le major de la brigade des Marines Serhiy Volynskyi s’adresse à vous. Je suis actuellement au service de la 36e brigade de Marines stationnée dans la garnison de Marioupol qui combat l’encerclement depuis 65 jours.

Nous avons 600 militaires avec diverses blessures qui ont un besoin urgent d’aide.  Nous avons avec nous des civils qui ont été blessés, qui ont également besoin de votre aide. Des centaines de civils et des dizaines d’enfants recherchent également la sécurité avec nous dans l’établissement.  Le plus jeune a 4 mois.

J’appelle maintenant le peuple turc, monsieur le président à nous appliquer la procédure d’extraction, à faire tout son possible pour amener la garnison de Marioupol en Turquie, à nous éloigner pratiquement d’Azovstal avec des garanties de sécurité du côté turc. Nous comptons beaucoup sur votre aide».

Nouveau charnier dans la région de Kyiv – 900 personnes. Le président Volodymyr Zelensky a déclaré que la police avait découvert des fosses communes d’environ 90 civils dans la région de Kyiv qui était occupée par la Russie en mars.

Dans une interview accordée aux médias polonais, le discours direct de Zelenskyi: «Les institutions internationales sont parfois très lentes et parfois vous ne pouvez trouver personne, je veux dire, vous ne pouvez pas trouver de capable que nous pouvons traduire en justice faute de ces preuves ou d’autres, bien qu’il y ait des témoins, bien que tout le monde l’ait vu. Mais néanmoins, ils emportent les preuves de leurs crimes avec eux : des crématoires mobiles, que les Russes ont amené et dont ils se sont servis afin de brûler les cadavres des civils. 

Mais néanmoins, les enquêteurs cherchent et trouvent. Imaginez-vous : Il y a eu tant de personnes tuées que, malgré le fait qu’elles aient été brûlées par les crématoires mobiles des Russes, on retrouve une tombe de 900 personnes dans la région de Kyiv.  900 personnes !

Combien de personnes sont mortes, personne ne le sait.  Il y aura des conséquences, il y aura une enquête, il y aura un recensement de la population.  Il faut retrouver tous ces gens, morts aux mains des occupants russes. On ne sait même pas combien ils sont!».

Rappelons que le 23 avril, le maire de Boutcha dans la région de Kyiv, Anatoliy Fedorouk, a déclaré que lors d’enterrements de masse à Boutcha, 412 civils tués par l’armée russe avaient été retrouvés.

Au total, dans les zones de la région de Kyiv occupées par la Russie, les enquêteurs ont trouvé environ 1 100 corps de civils dans des fosses communes.

Ukraine on Fire №50 : les violences faites aux femmes dans le cadre de la doctrine militaire russe

Une jeune fille de 14 ans de Boutcha a été violée par cinq occupants russes. Elle est maintenant enceinte et envisage de laisser un enfant dont le père biologique est un occupant et un violeur. Cette histoire a été racontée par la psychologue Oleksandra Kvitko, qui travaille sur la hotline d’aide psychologique organisée par l’ombudsman Lyudmyla Denisova.

Au 26 avril, la hotline de l’ombudsman avait reçu 103 signalements de crimes sexuels dans les territoires ukrainiens nouvellement libérés. Parmi les victimes figurent non seulement des femmes, mais aussi des hommes et de jeunes enfants.  La plus jeune victime, avec qui Oleksandra a travaillé, a 10 ans.

Au total, seuls 12 cas de grossesse forcée sont actuellement connus parmi les victimes de viol, mais en réalité, il y en a plus. Seul un petit pourcentage de victimes est prêt à dire ce qui leur est arrivé, a déclaré l’ombudsman Lyudmyla Denisova à Radio Svoboda.

La violence sexuelle est devenue l’un des outils honteux des Russes qui tentent de nuire à la population ukrainienne. Des histoires de viols de femmes, de filles et même d’enfants sont devenues connues après la libération des territoires précédemment occupés par les envahisseurs. Des cas de viol par les occupants ont déjà fait l’objet d’enquêtes dans quatre régions d’Ukraine. Cependant, de nombreuses victimes ne demandent pas d’aide et ne signalent pas les crimes aux forces de l’ordre.

Dans « Ukraine on Fire №50 », nous apprenons pourquoi la Russie utilise la violence contre les femmes comme un outil de sa machine militaire et comment le monde peut aider à l’arrêter maintenant.

Participants:

Oleksandra Matviychuk, militante des droits de l’homme, responsable du Centre des Libertés Civiles

Tetyana Troshtchynska, rédactrice en chef de la radio Hromadske, animatrice

Oleksandra Otchman, journaliste indépendante

Olexandra Kvitko, psychologue