Rencontre au format Normandie, Les travailleurs saisonniers, Cinéma, COVID-19

Donbass: La situation dans la zone du conflit 

Les troupes armées de la Fédération de Russie continuent de violer leurs engagements pris dans le cadre des accords de Minsk. Le cessez-le-feu a été violé aux abords de Pavlopil, mais aussi de Starohnativka, Krymske et Zaytseve. L’ennemi a également déployé des mitrailleuses lourdes et des armes de petit calibre près de la zone du désengagement des troupes à Zolote-Petrivske. 


Le format Normandie: conclusions de la réunion en visioconférence du 30 avril

Le 30 avril a eu lieu une visioconférence des ministres des Affaires étrangères des pays du format Normandie. Le but de cette visioconférence était de donner une impulsion au fonctionnement du Groupe de contact tripartite de Minsk.
 
Il n’y a pas eu de sommet entre les dirigeants de l’Ukraine, de l’Allemagne, de la France et de la Russie. Il est important de comprendre que, même sans la pandémie, il n’aurait pas eu lieu car
aucun progrès n’a été constaté dans la mise en œuvre des décisions prises lors du sommet de Paris qui s’était tenu en décembre 2019.
 
Bien que personne ne s’attende à des avancées significatives suite à la réunion des ministres des Affaires étrangères de ce jour, certains faits saillants importants sont évidents.
 
L’idée du Conseil consultatif passe à la trappe. Au moins dans le format convenu le 11 mars. Et un autre format, dans lequel il n’y aurait pas de négociations directes de facto entre l’Ukraine et les pseudos Républiques populaires de Donetsk et de Louhansk, ne présente aucun intérêt pour la Russie. La Russie a constamment promu le premier format du Conseil consultatif, accusant les partenaires du format Normandie de perturber les arrangements.
 
L’Ukraine n’a pas accepté le dialogue direct avec les représentants des soi-disant Républiques populaires de Donetsk et de Louhansk. Le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergei Lavrov, a comme de tradition souligné le besoin critique de ce format pour la réglementation, mais le ministère des Affaires étrangères de l’Ukraine maintient toujours ses positions de principe.
 
Dans le même temps, l’Ukraine a annoncé qu’elle était prête à communiquer avec les habitants des territoires occupés. La récente proposition du Conseil public auprès du ministère des Affaires étrangères peut être une variante du format. Cette option consiste pour l’Ukraine elle-même à former un conseil consultatif pour soutenir sa délégation au Groupe de contact tripartite de Minsk. Actuellement, le Groupe est composé des représentants de l’Ukraine, de la Russie, de l’OSCE, alors que le statut des représentants autoproclamés reste inchangé.
 
La sécurité passe avant tout. Tant que les garanties de sécurité ne seront pas remplies, il n’y a aucune raison de passer au débat politique comme le souhaite la Russie. D’une manière générale, selon le ministre ukrainien Kuleba, l’objectif principal de la discussion a été la sécurité et le cessez-le-feu. Le Groupe de contact tripartite de Minsk devrait convenir d’une nouvelle date pour un «mode silence», c’est-à-dire une trêve. La Russie, en revanche, continue d’insister: d’abord il faut incorporer la formule Steinmeier et introduire un «statut spécial» pour le Donbass occupé et ceci, selon Lavrov, donnera une impulsion à d’autres domaines de l’accord.
 
La partie humanitaire: il n’y a pas d’accords principaux. Il n’y a ni suppression des restrictions de mouvement, ni ouverture de nouveaux points de contrôle. En ce qui concerne l’échange de prisonniers de guerre, les parties ont convenu de poursuivre les consultations et les préparatifs pour les prochaines étapes.


Le Marché foncier: Zelensky signe la loi, Tymochenko la contestera devant la Cour constitutionnelle

La semaine dernière, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a signé la loi «sur les amendements à certains actes législatifs de l’Ukraine concernant les conditions de circulation des terres agricoles», qui a été approuvée par la Verkhovna Rada le 31 mars 2020.
 
Rappelons que l’adoption de cette loi est l’une des conditions pour que le FMI fournisse à l’Ukraine la prochaine tranche.
 
Pendant ce temps, la faction Batkyvchtchyna a l’intention de contester cette loi dès que possible devant la Cour constitutionnelle. «Le miracle n’a pas eu lieu: le président a signé une loi scandaleuse sur la vente des terres ukrainiennes (…) La lutte se poursuit. Nous allons faire appel de cette décision pénale devant la Cour constitutionnelle dès que possible», a écrit Yulia Tymochenko, présidente de «Batkyvchtchyna» sur sa page Facebook. 


Les travailleurs saisonniers ukrainiens enfermés en Ukraine: qu’est-ce que cela signifie?

Récemment, le problème des Ukrainiens qui se rendent à l’étranger pour travailler, principalement dans des emplois saisonniers, a été soulevé en Ukraine. Pour beaucoup de ces travailleurs, plusieurs mois de travail dans les pays européens permettent de nourrir leur famille en Ukraine pour le reste de l’année. En raison de l’épidémie de coronavirus, les frontières sont fermées, mais même dans des conditions d’organisation de vols spéciaux par des employeurs étrangers, le gouvernement ukrainien bloque le départ des travailleurs ukrainiens.

Comment tout a commencé? Début avril, la Finlande a demandé au ministère ukrainien des Affaires étrangères de faciliter l’arrivée d’environ 1 000 travailleurs ukrainiens pour des travaux agricoles. À Helsinki, ils ont promis de financer des vols charters et d’organiser pour les saisonniers une quarantaine de deux semaines à leur arrivée.

Le ministre des Affaires étrangères de l’Ukraine, Dmytro Kuleba, a déclaré à la mi-avril que l’Ukraine recevait de nombreuses propositions similaires d’employeurs de différents pays européens et qu’une décision finale n’avait pas encore été prise. Cependant, fin avril, il est devenu évident que les autorités ne souhaitaient pas laisser les travailleurs ukrainiens partir à l’étranger.

Un seul vol avec 200 Ukrainiens à bord est arrivé en Finlande, et après les dernières déclarations du gouvernement ukrainien, les Finlandais n’ont plus beaucoup d’espoir d’en voir arriver d’autres.

La position du gouvernement. «Nous voulons essayer de garder les gens en Ukraine et déployons tous nos efforts pour cela. Il y a beaucoup de travail en Ukraine aussi», a déclaré Denys Chmygal, Premier ministre de l’Ukraine, le 22 avril dernier. «Il semble désormais illogique d’organiser des charters de masse pour exporter des Ukrainiens vers des pays où la pandémie se poursuit», a souligné le ministre des Affaires étrangères Dmytro Kuleba lors d’une conférence de presse le 28 avril. Le gouvernement promeut de plus en plus l’idée que les travailleurs migrants ukrainiens ne pourront plus voyager à l’étranger dans un proche avenir et cela malgré la volonté et l’intérêt des employeurs européens.

L’aspect juridique. Ni le service de presse du ministère des Affaires étrangère, ni le Cabinet des ministres ne confirment l’existence d’un document officiel qui restreindrait le droit des Ukrainiens de se rendre à l’étranger pour travailler. Mais l’Ukraine a limité le trafic aérien de quarantaine. Par conséquent, chaque charter qui quitte l’Ukraine doit obtenir une autorisation spéciale.

Chaque charter doit faire l’objet d’une autorisation délivrée par un groupe de travail spécial relevant du Cabinet des ministres. Autrement dit, malgré l’absence d’une interdiction formelle de départ, les Ukrainiens n’ont pas la possibilité de décoller dans des vols charters organisés par des employeurs étrangers parce que le gouvernement ne l’autorise pas.

Finalement, un message est apparu sur le site Web du gouvernement selon lequel les autorités accorderaient des permis «ponctuels» pour le départ des Ukrainiens à la demande d’employeurs étrangers, mais seulement si ces derniers fournissent des conditions de vie, de travail et médicales adéquates.

Que disent les employeurs étrangers? Les agriculteurs européens sont inquiets: la saison des récoltes approche et personne pour le ramassage. En raison de la pandémie de coronavirus, de la quarantaine et de la fermeture des frontières, les travailleurs saisonniers, principalement d’Europe de l’Est, peuvent ne pas venir.

Que disent les militants ukrainiens pour les droits de l’homme? Les militants pour les droits de l’homme sont scandalisés par les déclarations des responsables gouvernementaux selon lesquelles les travailleurs devraient rester en Ukraine.

Les militants pour les droits de l’homme sont convaincus que les autorités n’ont aucun fondement juridique pour ne pas laisser des citoyens partir à l’étranger. Après tout, il s’agit d’une violation de l’article 33 de la Constitution, qui garantit le droit à la liberté de circulation et le droit de quitter librement le territoire de l’Ukraine.

Selon les défenseurs des droits de l’homme, les gens devraient pouvoir décider eux-mêmes d’aller travailler à l’étranger ou pas et ceci même en temps de pandémie. La seule condition que l’État peut imposer est que ces personnes ne soient pas évacuées aux frais de l’État.

Les arguments économiques. En 2019, les migrants ukrainiens et la diaspora à l’étranger ont transféré environ 13 milliards de dollars vers l’Ukraine, selon la Banque nationale, et près de 16 milliards, selon la Banque mondiale. Cela représente environ 10% du PIB de l’Ukraine.

Compte tenu de l’importance des envois de fonds des migrants, les autorités ukrainiennes devraient être plus flexibles, selon les économistes. Et au lieu de restreindre le départ des travailleurs, elles devraient plutôt chercher les moyens de garantir la sécurité des déplacements et de l’emploi des Ukrainiens.


L’Académie du film ukrainien a récompensé les meilleurs de l’industrie cinématographique

Le 3 mai, l’Académie ukrainienne du cinéma a présenté ses prix annuels «Zolota Dziga». Le meilleur film de l’année a été «My Thoughts Are Silent» d’Antonio Lukic. La bande a été récompensée au festival de Karlovy Vary et a connu un grand succès de location à la maison. «My Thoughts Are Silent» a reçu trois autres statuettes: celle de la meilleure découverte de l’année, du meilleur scénario et du meilleur rôle féminin.

Le prix du meilleur travail de réalisateur a été remis à Nariman Aliyev, pour le film «Homeward». Il s’agit d’une vision artistique et très personnelle d’Aliyev, Tatar de Crimée, sur l’annexion de la péninsule et la guerre avec la Russie dans le Donbass. Le film a fait ses débuts au cinéma à Cannes et a été nominé aux Oscars de l’Ukraine comme meilleur film étranger. L’acteur du film Akhtem Seitablaev a reçu le prix du meilleur acteur.

Le film «Volcano» (à regarder sur la plateforme Taxflix) a reçu trois prix. Ce premier long métrage du cinéaste documentaire Roman Bondarchuk a été récompensé pour le meilleur son, la meilleure photographie et l’acteur Viktor Zhdanov pour le meilleur second rôle.

«Deep Love», animation de Mykyta Lyskov, une vraie star des festivals ukrainiens, sélectionné notamment au programme des compétitions du festival d’Annecy, a été nommé meilleur court métrage d’animation de l’année.

«Heat Singers» (à regarder sur la plateforme VOD de Takflix) du réalisateur Nadiya Parfan a été reconnu meilleur documentaire. Il a été présenté en première mondiale sur «Visions du Reel» et a été acclamé par la critique comme un exemple réussi de documentaire d’auteur. La liste complète des gagnants est disponible sur la page de l’Académie du film ukrainien.


Comment l’Ukraine lutte contre COVID-19

En Ukraine, à la date du 4 mai, le coronavirus a été détecté chez 12 331 personnes, dont 303 sont décédées et 1 619 ont guéri. Au cours de la journée écoulée, 418 nouveaux cas ont été détectés.

Au total, 855 enfants et 2 387 médecins ont contracté le nouveau coronavirus et 134 592 tests PCR ont été effectués sur le territoire ukrainien.

Actuellement, 8 669 patients, dont 703 enfants et 1975 médecins sont hospitalisés. Un total de 3 662 citoyens, dont 152 enfants et 412 médecins, avaient besoin d’être hospitalisés.