Donbass, Protestations contre les augmentations tarifaires, Navalny/Réaction de l’Ukraine, COVID-19

Donbass: La situation dans la zone du conflit 

 Au cours des dernières 24 heures, les troupes russes ont violé la trêve à deux reprises, annonce le service de presse du quartier général des Forces unies de l’Ukraine. Les mercenaires russes ont déployé des lance-grenades aux abords de Chyrokine.

Échange des prisonniers. Le 16 janvier, un certain nombre de médias russes ont rapporté que des séparatistes du Donbass étaient prêts à remettre à la partie ukrainienne des citoyens ukrainiens détenus dans les prisons par l’intermédiaire de Viktor Medvedchuk (un homme politique ukrainien pro-russe, le parrain de Poutine).

Leonid Kravtchouk, chef de la délégation ukrainienne au Groupe de contact tripartite, considère les déclarations des dirigeants Républiques auto-proclamées de Donetsk et de Louhansk sur l’intention de transférer certains des détenus par l’intermédiaire de Viktor Medvedchuk comme une nouvelle tentative de la Russie de contourner les accords internationaux.

«Nous ne pouvons que saluer le retour de nos citoyens sur le territoire contrôlé par le gouvernement ukrainien», a déclaré Kravtchouk, commentant les reportages des médias sur le «retour des citoyens ukrainiens détenus du territoire des zones temporairement occupées de Donetsk et de Louhansk ».
En tant que chef de la délégation ukrainienne auprès du Groupe de contact tripartite, il a souligné: «Les individus n’ont pas le pouvoir d’intervenir dans le règlement interétatique et international des conflits armés. Il m’est difficile de rappeler un précédent lorsqu’une personne morale non reconnue transfère des citoyens de l’État à une certaine personne physique».
Selon Kravtchouk, le retour des citoyens ukrainiens se fera conformément au droit international et au droit ukrainien.


Protestations contre les augmentations tarifaires: concessions gouvernementales

La semaine dernière, plusieurs manifestations contre les augmentations tarifaires ont eu lieu en Ukraine.
En particulier, le vendredi 15 janvier, plusieurs dizaines de personnes ont manifesté sur la place de l’indépendance à Kyiv contre l’augmentation des tarifs des services publics. Des manifestations similaires ont eu lieu dans toute l’Ukraine.

Les manifestants ont réclamé une réelle réduction des tarifs du gaz et de l’électricité, ainsi que le transfert des réseaux de transport de gaz sous le contrôle des communautés.

De quelle manière les tarifs ont-ils été augmenté précisemment ? Depuis le 1er janvier, les tarifs du gaz en Ukraine ont considérablement augmenté. Les prix des fournisseurs varient de 6,99 à 10,8 hryvnias par mètre cube. Les tarifs de chauffage ont également augmenté – de 5,5% à près de 50% selon les régions.

Les prix de l’électricité pour la population ont également augmenté. Dans les derniers jours de décembre 2020, le gouvernement a supprimé le tarif préférentiel d’électricité pour les 100 premiers kWh. Le prix fixe pour les ménages est fixé à 1,68 hryvnias par kWh. Ce tarif sera valable jusqu’au 31 mars 2021. À l’avenir, il est prévu d’augmenter les prix de l’électricité pour la population (en moyenne de 30%). On ne sait pas quand cela se produira.

Les Ukrainiens devront également payer plus cher pour l’eau froide. En moyenne, à partir de janvier 2021, les tarifs augmenteront de 10 à 15%.

Que promet le gouvernement? Sous la pression des critiques et de la baisse de son taux de popularité, le gouvernement et le président ont répondu en promettant de reconsidérer la question. Le Cabinet des ministres adoptera une résolution visant à réduire le tarif du gaz pour la population à 7 UAH par mètre cube. Les nouveaux tarifs devraient être approuvés le 19 janvier. À partir du 1er février, le prix maximum du gaz en Ukraine sera de 6,99 UAH par mètre cube. Le tarif de transportation est au maximum de 1,79 UAH.

Le prix sera presque le même dans tout le pays, sans différence significative comme maintenant.

Le gouvernement pointe la responsabilité des entreprises gazières régionales: le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal a dénoncé l’abus des entreprises sur le marché du gaz et pour lutter contre cet abus, le gouvernement veut fixer un prix marge pour le gaz naturel «afin que certaines entreprises qui ont une position de monopole dans les régions ne surestiment pas les prix et ne manipulent pas les prix dans les paiements».

En décembre 2020, le comité anti-monopole a infligé une amende de 380 millions d’UAH à 18 sociétés gazières régionales appartenant au groupe RGK de Dmytro Firtach pour abus de leur position de monopole.

Le comité anti-monopole vérifiera prochainement la validité et la transparence des tarifs de distribution de gaz et, en cas de violation, obligera le régulateur à rectifier la situation.

Le ministre des Finances, Serhiy Martchenko, a déclaré que le Fonds monétaire international était préoccupé par une éventuelle réglementation étatique des prix du gaz en Ukraine, car cela pourrait conduire à une violation des engagements pris dans le cadre du mémorandum. 


L’opposant russe Navalny a été arrêté à l’aéroport: la réaction de l’Ukraine

 Dans la soirée du 17 janvier, le chef de l’opposition russe Alexei Navalny a été arrêté alors qu’il passait à un contrôle des passeports à l’aéroport Cheremetyevo de Moscou au moment de son retour de Berlin, où il était soigné pour empoisonnement.

Le département FSVP de Moscou a déclaré que Navalny avait été détenu pour avoir échappé à l’inspection pénitentiaire en tant que condamné avec sursis pour un crime.

L’ONG internationale des droits de l’Homme, Amnesty International, considère Navalny comme un prisonnier d’opinion et demande sa libération immédiate et inconditionnelle.

Le chef de l’opposition russe Alexei Navalny, qui a été arrêté après son retour d’Allemagne, se trouve dans un poste de police du quartier de Khimki à Moscou.

Réaction des autorités europénnes. Le président du Conseil européen, Charles Michel, et le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, appellent les autorités russes à libérer immédiatement le chef de l’opposition Alexei Navalny, qui a été arrêté à l’aéroport.

La réaction de l’Ukraine. La délégation ukrainienne à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, dirigée par la nouvelle présidente Maria Mezentseva (elle a remplacé à ce poste Lisa Yasko), juge opportun de soulever la question de l’empoisonnement et de la détention du chef de l’opposition russe Alexei Navalny dans le cadre d’une contestation des pouvoirs de la Russie.

Selon elle, le 19 janvier, Navalny devait tenir un discours devant la commission des affaires juridiques de l’APCE. Dans le même temps, compte tenu de sa détention, il est peu probable que cela se produise.
Mezentseva a écrit que la délégation ukrainienne discutait du cas de Navalny et de l’évolution potentielle de cette affaire. Pendant ce temps, les Ukrainiens regardent l’histoire de Navalny sans beaucoup d’enthousiasme.

Ce que Navalny a dit à propos de l’Ukraine et de la Crimée: 2014. On se souviendra que les années précédentes, Navalny a déclaré à plusieurs reprises que la Crimée faisait partie de la Russie. C’est à cause de ces déclarations que les Ukrainiens n’apportent leur soutien au chef de l’opposition russe.

En particulier, en octobre 2014, Alexei Navalny a accordé une interview à la radio Echo de Moscou. L’interview a fait sensation parmi les partisans de l’opposition, principalement grâce aux propos de Navalny sur la Crimée.

A la question «Est-ce que la Crimée est la nôtre?», le politicien a répondu que « la Crimée appartient au peuple qui vit en Crimée» et que « la péninsule a été saisie d’une violation flagrante de toutes les normes internationales, mais fait désormais partie de la Russie».

Navalny a conseillé aux Ukrainiens de ne pas vivre dans l’illusion: «La Crimée restera une partie de la Russie et ne fera plus jamais partie de l’Ukraine dans un avenir prévisible». Il a également déclaré que s’il devient président de la Fédération de Russie, il ne rendra pas la péninsule à Kyiv: «La Crimée est-elle un sandwich au saucisson qu’on s’arrache d’un côté puis de l’autre», a-t-il demandé au journaliste.

2015: «le problème de la Crimée ne peut être résolu rapidement». Dans une interview accordée à Radio Svoboda russe en mai 2015, Alexei Navalny a déclaré que la saisie de la Crimée par la Russie était une violation des accords internationaux, ce qui causerait stratégiquement de gros dommages à la Russie.

«Je pense que stratégiquement ce qui a été fait avec la Crimée, sans parler de l’Ukraine, causera de gros dommages à la Russie. Mais le problème de la Crimée ne peut pas être résolu rapidement. Il ne peut pas être résolu comme une affaire d’un sandwich. Il ne peut pas être simplement rendu», a souligné le politicien.
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2017: «J’y tiendrai un référendum équitable». En juillet 2017, dans une interview à la radio Echo de Moscou, Alexei Navalny a déclaré que s’il était élu président russe, il organiserait un «référendum équitable» en Crimée occupée et tenterait d’y impliquer l’Ukraine et l’UE.

«En tant que président, je peux garantir une chose: que j’organiserai un référendum équitable là-bas, j’essaierai de normaliser la situation. Nous essaierons d’impliquer l’Ukraine dans ce référendum et dans les commissions tripartites avec l’Union européenne. Mais honnêtement, je doute que l’Ukraine reconnaisse ce référendum», a déclaré Navalny.

2019: «Vous ne pouvez pas retransformer cette farce en viande», «La situation avec la Crimée occupée n’a pas de solutions simples », a déclaré Navalny dans un commentaire accordé à la station de radio « Echo de Moscou » en 2019.

«Certes, ce qui s’est passé en 2014 est une chose illégale.  Mais nous sommes entrés dans le domaine de la politique quand il n’y a pas de solutions simples», a déclaré le politicien, ajoutant que deux millions de personnes en Crimée avaient des passeports russes. «Il y a deux millions de personnes avec des passeports russes. C’est-à-dire une farce incompréhensible. Vous ne pouvez pas retransformer cette farce en viande. Par conséquent, il n’y a pas de solution simple au problème de la Crimée”, a-t-il dit.


Comment l’Ukraine lutte-elle contre le COVID-19?

 Selon les statistiques officielles, le nombre d’Ukrainiens guéris du coronavirus dépasse le nombre de nouveaux cas. Dimanche 17 janvier, en Ukraine, le diagnostic de COVID-19 a été confirmé par 3 034 personnes, 5 236 personnes se sont rétablies, 13 04 patients ont été hospitalisés et 67 personnes sont décédées des complications de la maladie.

Pendant toute la pandémie en Ukraine, 1 163 716 personnes atteints ont été testées positives à la Covid-19, dont 871 196 ont guéris et 20 869 sont décédées.

La vaccination en Ukraine commence en février. Le ministre de la Santé, Maxim Stepanov, lors d’une réunion avec des députés de la faction «Serviteur du peuple», a déclaré que la vaccination contre le COVID-19 en Ukraine commencerait à la mi-février.

Selon Stepanov, il est prévu que l’Ukraine disposera de 910 000 doses de vaccins, dont 210 000 doses de vaccin Pfizer à l’initiative mondiale de COVAX.

Dans un premier temps, il est prévu de vacciner 367 000 Ukrainiens: médecins, personnes âgées dans des institutions spécialisées, militaires dans la zone de l’Opération des forces conjointes. La deuxième étape devrait commencer fin mars – elle comprendra la vaccination de 2,5 millions d’Ukrainiens.

Selon Stepanov, le gouvernement négocie actuellement avec quatre fabricants de vaccins la livraison du vaccin en Ukraine.