La situation dans la zone du conflit
Le 1 juin: nouvelle trêve, nouvelle violation. Malgré le fait que les deux parties se sont mis d’accord concernant une trêve à partir du 1er juin, qui est la Journée internationale des enfants, les forces pro-russes continuent d’attaquer l’armée ukrainienne. La veille de la Journée internationale des enfants, les combattants ont tiré sur un camp de vacances dans le village de Zeleny Gay. Fort heureusement, les enfants n’y séjournaient pas encore.
L’affaire du MH17. L’équipe de Bellingcat, un groupe d’enquête international, déclare avoir découvert une partie de la chaîne manquante permettant d’identifier le système de missiles lance-roquettes BUK qui a abattu un avion malaisien. Les membres de l’équipe ont retrouvé une photo sur laquelle on voit clairement une marque sur le BUK 332, effacée avant son transport en juin 2014. « Sur la photo prise par un mécanicien russe, probablement au printemps 2013, on peut voir ce BUK avec une marque blanche identique à celle qu’il porte en Ukraine avant et après qu’il ait abattu le MH17. Cette photo est la dernière que nous ayons trouvée». Le rapport est disponible en anglais.
La vie dans les LNR/DNR
La radio ukrainienne sur le territoire occupé. Pavlo Zhebrivsky, chef de l’administration civico-militaire de la région de Donetsk, a annoncé que la radio ukrainienne a commencé à diffuser sur les territoires temporairement occupés de la région de Lougansk et de Donetsk à partir du 2 avril. La tour est installée dans une petite ville, Tchasov Yar, dans la région de Donetsk. La radio couvrira les régions de Lougansk et de Donetsk, y compris les territoires temporairement occupés, ainsi que les régions de Zaporijia, Dnipro, Kharkiv et les territoires frontaliers russes.
La Crimée : un post sur Facebook considéré comme «un abus de liberté d’information »
Les violations des droits de l’Homme en Crimée. En dépit du fait que la Cour internationale de la Haye a pris une décision obligeant la Russie à défendre les minorités ethniques en Crimée contre toute discrimination, la chasse aux opposants continue sur la péninsule occupée. Récemment, Roustem Mannanov, un Tatar de Crimée, a été condamné par la Cour de Crimée à verser une amende de 2000 roubles sur l’accusation «d’abus de liberté d’information ». «L’abus» consistait dans le fait que Roustem Mannanov a souhaité sur sa page Facebook un bon anniversaire à Moustafa Djemilev, le leader des Tatars de Crimée.
Une récompense internationale pour un avocat de Crimée. Emile Kourbedinov, avocat et défenseur des droits de l’Homme en Crimée, a été récompensé par une organisation internationale Front Line Defender. Cette récompense permet de venir en aide aux défenseurs des droits de l’Homme qui travaillent en Crimée et elle agit également comme levier pour la pression internationale sur la Fédération de Russie. (Plus d’information en français).
L’économie: «Gazprom» VS «Naftogaz»
Le 31 mai, la Cour d’arbitrage international de la Chambre de Commerce de Stockholm a rendu son verdict dans l’affaire de la plainte déposée par «Naftogaz » contre «Gazprom ». L’arbitre a supprimé la condition de «Gazprom» «take or pay», selon laquelle l’Ukraine devait payer tout le gaz russe, même celui qu’elle n’avait pas consommé. La Cour a également satisfait la demande de «Naftogaz» sur la révision des prix fixés dans le contrat et sur l’interdiction de «Gazprom» concernant la réexportation du gaz».
Les droits de l’Homme
La directrice de la Bibliothèque ukrainienne de Moscou est condamnée à de la prison. La Cour du district de Mechtchansk de Moscou a condamné Natalia Charina, ancienne directrice de la Bibliothèque de littérature ukrainienne à Moscou, à 4 ans de prison avec sursis sur l’accusation d’extrémisme et de détournement de fonds. Elle est accusée d’avoir diffusé des livres incitant à la haine envers la Russie. Selon le verdict, l’ancienne directrice a commis des actes «provoquant la haine et le désaccord, ainsi que le manque de respect de la dignité humaine ».«Je ne me reconnais pas coupable. Je ne faisais que mettre des livres dans les armoires», a dit Charina.
Tatyana Mountyan, chef du département des acquisitions de la bibliothèque, estime que les enquêteurs ont apporté des livres interdits avec eux. «Ils ont trouvé de nombreux livres sans tampon de la bibliothèque. Ce sont eux qui ont apporté ces livres, c’est sûr à 100% », a-t-elle déclaré.
Amnesty International a déclaré que Natalia Charina est une victime de l’anarchie juridique des autorités russes. «L’accusation a tout simplement exploité les humeurs anti-ukrainiennes régnant dans la société russe. La cour a rejeté les preuves les plus importantes, notamment, les témoignages selon lesquels les livres interdits ont été apportés par les forces de l’ordre », explique Denis Krivocheev, directeur adjoint du département de l’Europe et de l’Asie Centrale d’Amnesty International.
Une campagne sur les droits des LGBT démarre en Ukraine. Malheureusement, les actes d’agression contre la communauté LGBT restent répandus en Ukraine. Dans la plupart des cas, la police ne mène pas d’enquête et ignore les motivations homophobes des agresseurs. Le 25 mai, une campagne de soutien à la communauté LGBT a démarré en Ukraine. Cette campagne sera lancée sur la base d’un site sur lequel les gens pourront raconter leur histoire sous forme d’articles et de courtes vidéos.
Les activistes et les défenseurs des droits de l’Homme en Ukraine sont menacés. Malheureusement, en Ukraine, les activistes et les défenseurs des droits de l’Homme deviennent de plus en plus souvent victimes de harcèlement, mais les coupables ne sont pas tenus pour responsables. Des poursuites pénales contre les activistes sont engagées en quelques heures et des campagnes de discrimination à grande échelle lancées dans les médias. « Dans la plupart des cas, les attaques contre les activistes restent impunies, car aucune enquête n’est ouverte. Donc, les attaques se multiplient », a déclaré Tetyana Petchontcyk, directrice du Centre d’information sur les droits de l’Homme, lors d’une conférence de presse à l’Ukraine Crisis Média Center.(lire la suite en ukrainien).
Le sujet de la semaine: un combattant tchétchène blessé dans le centre de Kiev Dans la soirée du 1er juin, un homme a tenté d’assassiner Adam Osmaev, un volontaire tchétchène ancien commandant du bataillon Djokhar Doudaïev, qui n’existe d’ailleurs plus. L’agresseur a été mis en relation avec Adam Osmaev et Amina Okoueva, l’épouse de ce dernier, par des membres de l’équipe de l’émission « Shuster Live», qui l’ont présenté comme «Alex Verner, un journaliste français qui travaille pour Le Monde». Lors d’une rencontre, le soi-disant journaliste a tiré à plusieurs reprises sur Osmaev. L’épouse d’Adam Osmaev a sorti son pistolet et a tiré à son tour sur l’agresseur, lui infligeant des blessures graves. L’agresseur et sa victime ont été transportés à l’hôpital. Quand la police a fouillé l’agresseur, elle a trouvé un passeport ukrainien qui lui appartenait, délivré au nom d’Olexandre Dakar.
Plus tard, selon l’enquête menée par des journalistes ukrainiens, il est apparu que, sous l’identité du citoyen ukrainien Olexandre Dakar, se cachait un certain Artur Denisoultanov-Kourmakaev, dont les médias russes parlent depuis 2009. Il semblerait que Denisoultanov-Koumarkaev soit un killer surnommé «Dingo », impliqué dans le meurtre d’Oumar Issrailov, un opposant de Ramzan Kadyrov.
Aussitôt après cet incident, Amina Okoueva a déclaré que cet attentat avait sans doute été organisé par le FSB. Cependant, les experts ont relevé un certain nombre de faits étranges: le killer est arrivé sur le lieu de l’attentat avec son passeport, Osmaev et Okoueva l’ont rencontré à plusieurs reprises, mais n’ont jamais suspecté qu’il était Tchétchène, la position d’Okoueva, d’Osmanov et du killer dans la voiture est aussi suspecte: l’agresseur a tiré sur Osmaev alors qu’il se trouvait sur le siège avant de la voiture. Certains experts estiment qu’il s’agit d’un «règlement de comptes» entre Tchétchènes.
Culture
Une exposition organisée par Mathieu Radoubé, un journaliste et photographe français, a ouvert ses portes hier dans le bâtiment du Conseil régional de Kiev. Présent depuis 2013 en Ukraine, Mathieu Radoubé vit dorénavant à Kiev, mais voyage régulièrement dans la zone du conflit à l’est de l’Ukraine pour son travail. Il en profite pour illustrer l’intime, les émotions, les histoires et les personnalités de ceux qui se sont retrouvés mélés au conflit. Malgré son emploi du temps très chargé, il a accepté de parler de ses projets à l’Ukraine Crisis Média Center. 
Les mines ukrainiennes vues par un artiste. La première exposition européenne de Roman Minine, un jeune peintre ukrainien, s’est ouverte à Bruxelles. Les mineurs sont le cœur de cette exposition. Le jeune peintre propose via ses créations une anthologie de la vie dans les mines. La galerie Mhaata, spécialisée dans «l’art industriel », propose ainsi aux Belges et aux touristes amoureux de l’art moderne de faire connaissance avec les travaux de Minine.
Notre sélection des médias ukrainiens en anglais
Reportages
«Après la décision de Stockholm, l’Ukraine a commencé la confiscation des avoirs de Gazprom» – Hromadske International
«Le fusillade à Kiev : qui a voulu tuer les combattants tchétchènes» – UNIAN
«L’OSCE: les combattants de la LNR installent des mines anti-personnelles près de Pervomaysk » – UNIAN
Interview
«L’Union Européenne est inquiète de voir comment l’Ukraine choisit les juges à la Cour Suprême – interview avec l’ambassadeur de l’UE en Ukraine» – Hromadske International
Opinion
«L’UE prolongera probablement l’interdiction d’investir en Crimée pendant encore une année» – UNIAN
Analyse
«Le feu vert des Pays-Bas, l’échec de Gazprom à Stockholm et les nouvelles prévisions économiques»- le digest quotidien analytique par UNIAN
StopFake en français
Fake: Un journal en ligne français a critiqué l’état actuel de l’armée ukrainienne
Fake: L’historien Viatrovych a lancé un appel à cesser tout contact avec ses proches en Russie
Fake: Le SBU a commencé des représailles contre les Hongrois en Transcarpathie
